| ABATTANT, ANTE, adj. et subst. masc. A.− Adj. Tablette abattante. Tablette que l'on peut abaisser : 1. Ce petit buffet à casiers, tiroirs et tablettes abattantes, représente le mobilier convenant à une ou deux élèves travaillant dans des conditions normales. Tout le matériel indispensable peut y être rangé. MlleBernège suggère elle-même, d'ailleurs, de s'inspirer de cette idée pour réaliser − plus simplement − avec des caisses disposées sous une table, complétée par des tablettes abattantes, un petit centre de travail ménager.
G. Mathiot, Comment enseigner l'éducation ménagère,1957, p. 65. B.− Subst. masc. Emplois techn. 1. Objet qui peut se rabattre. a) ÉBÉNISTERIE. Pièce d'un meuble ou d'un siège que l'on peut abaisser et lever à volonté : 2. La pose de l'abattant de siège sur appareil privé [pour cabinets d'aisances] figure ...
E. Robinot, Vérification pratique et métrie des travaux du bâtiment,t. 4, 1928, p. 137. 3. Quelques chaises de paille le meublaient, avec des gravures religieuses et une sorte de secrétaire en bois teinté et verni. Le haut, abritant un rayonnage de livres, était séparé d'une partie inférieure fermée par un abattant qui formait table.
J. Malègue, Augustin ou le Maître est là,t. 2, 1933, p. 316. 4. Il se crée, au service des besoins nouveaux, une multitude de petits meubles exquis (...). Voici la poudreuse, le secrétaire de dame à abattant, la table rognon, la chiffonnière ...
G. Boulanger, L'Art de reconnaître des styles,Mobilier Louis XV, 1960, pp. 63-64. 5. La coiffeuse Louis XVI possédait quelquefois un miroir fixé à l'intérieur d'un des abattants.
J. Viaux, Le Meuble en France,1962, p. 138. − Partie mobile du dessus du siège dans les latrines (Littré Suppl. 1877); − Planchette à charnière qu'on lève par un bout pour entrer dans un comptoir et qui s'abat ensuite pour le fermer (Ac. 1798 Suppl. 1835); − Volet mobile ou châssis servant à donner plus ou moins de jour dans les boutiques des marchands de drap. b) TISS. Pièce du métier à bas qui fait descendre les platines à plomb (DG). c) P. ext. Rabat quelconque : 6. Très belle boîte de couleurs ... sans danger, avec abattant.
Bazar de l'hôtel de ville, Jouets,1936. 7. Sa correspondance [de M. Willy] hante de préférence les pneumatiques ... les abattants d'enveloppes ...
Colette, Mes apprentissages,1936, p. 128. 2. Région. Ouvrier qui abat la roche : 8. Abattant (Tr.), s. m. − Ouvrier d'à-bas, celui qui abat la roche, par opposition à celui d'à-haut, qui la taille. − V. Loup et Pigrotier.
Verr.-On.1908. Prononc. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [abatɑ
̃]. 2. Homon. − Homon. et homogr. du part. prés. du verbe abattre. 3. Dér. et composés : cf. abattre. 4. Hist. − Le mot apparaît en vedette sous sa forme graph. actuelle ds Ac. 1798 Suppl. 1835 à côté de abatant, forme attestée pour la 1refois dans les dict. ds Rich. 1680. Cette forme est maintenue comme vedette unique dans les dict. du xviiies. et encore ds Littré et ds DG. Nouv. Lar. ill. donne les 2 formes. La forme mod. abattant l'emporte définitivement à partir d'Ac. 1932. ÉTYMOL. − 1680 (Rich. : Abatant. s. m. Terme de marchand de drap, manière de dessus de table élevé au fond d'une boutique et à l'un et à l'autre bout des magasins s'abatant, ou s'élevant, selon le jour que l'on veut donner au lieu où est la marchandise).
Part. prés. substantivé de abattre*, étymol. I, sens propre (cf. abattre, étymol. 1 a, xiiies., Gaufrey « mettre à l'horizontale par le jeu régulier d'un système, un pont-levis à la verticale »).
HIST. − Terme techn. entré dans la lang. au xviies. (cf. étymol.) et absent d'un certain nombre de dict. notamment de la série des Ac. av. Ac. 1798 Suppl. 1835. − Sém. B 1 b. − 1reattest. 1680 (cf. étymol.), subsiste; xviiies. : Terme de Marchand de drap. Espèce de dessus de table qu'on élève au fond d'une boutique (...) et qui s'élève ou s'abat, selon le jour que l'on veut donner au lieu où l'on vend la marchandise. Fur. 1701. Déf. reproduite presque mot pour mot ds Gattel 1797. Mais Encyclop. dès 1751 avait noté qu'il s'agissait alors d'un chassis de croisée ,,ou volet ferré par le haut qui se lève ... en s'ouvrant par le moyen d'une corde passée dans une poulie``. Cette nouvelle déf. reste ensuite seule dans la tradition lexicogr. Comme cet emploi n'est attesté au xxes. que ds Lar. 20eet Lar. encyclop., on peut penser qu'il est en voie de disparition sans doute en raison de l'évolution des techn. − Sém. B 1 a. L'abattant en mobilier (notamment comme partie d'un secrétaire) semble avoir été en usage dès la 2emoitié du xviiies. (style Louis XV), mais le mot n'est attesté comme tel dans la tradition lexicogr. qu'à partir de Lar. 20e. Pour l'abattant du siège de latrines, Littré Suppl. donne pour son ex. l'année 1875. − Sém. B 1 b. − 1reattest. ds Encyclop. t. 1 1751 : On donne ce nom aux deux parties semblables et semblablement placées du Bas au métier (...). L'extrémité supérieure des abatans s'assemble et s'ajuste dans la charnière des épaulieres ... − xixes. Ac. Compl. 1842; en outre Besch. 1845 : Double pièce du métier à bas qui fait descendre les platines à plomb. − Dernière mention ds DG. STAT. − Fréq. abs. litt. : 127. BBG. − Barb.-Card. 1963. − Chabat t. 1. 1875. − Delorme 1962. − Jossier 1881. − Poignon 1967. |