| UNIVERSAUX, subst. masc. plur. A. − 1. LOG., PHILOS. Les universaux a) Les cinq concepts par lesquels on établit la distinction des différentes manières dont un prédicat convient au sujet: le genre, l'espèce, la différence spécifique, le propre et l'accident (d'apr. Foulq.-St-Jean 1960). b) ,,Les concepts et les termes universels applicables à tous les individus d'un même genre ou d'une même espèce`` (Foulq.-St-Jean 1960). Selon saint Thomas, les universaux existent à la fois ante rem, c'est-à-dire dans l'entendement divin avant la Création, in re: dans les choses créées qui les actualisent, et post rem: dans l'esprit humain qui les conçoit (VaxLog.1982). c) Querelle ou problème des universaux. Controverse scolastique sur la nature et l'origine des idées générales. La Querelle des Universaux mit aux prises les philosophes du Moyen Âge, dont les théories complexes, nuancées et subtiles, se rattachent plus ou moins à l'une des trois thèses: réalisme (ou platonisme), conceptualisme, nominalisme (VaxLog.1982). 2. LING. Éléments qui sont communs à toutes les langues naturelles. Universaux du langage; universaux linguistiques. La grammaire transformationnelle (...) distingue des universaux formels et des universaux substantiels: les premiers portent sur les types de règles, les seconds sur les catégories, ainsi que sur les fonctions ou les relations grammaticales: objet de..., sujet de..., etc. (Lang.1973).L'existence de ces universaux est l'un des postulats de la grammaire générative (p. ex. la relation sujet-verbe), pour laquelle il semble, en particulier, que la plus grande partie de la structure profonde (et peut-être même sa totalité) soit universelle (Mounin1974). B. − HIST. Universaux (de Pologne). ,,Lettres circulaires que le roi de Pologne adressait aux provinces et aux grands du royaume, pour la convocation des diètes`` (Littré). [Cette lettre] offrait au roi [de Pologne] de mettre l'Ukraine (...) en son pouvoir si Sa Majesté voulait publier des universaux à cet effet, et se mettait en devoir de soutenir les Cosaques contre une invasion moscovite (Mérimée, Hist. règne Pierre le Gd, 1867, p. 673). Prononc. et Orth.: [ynivε
ʀso]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1647 log. (Descartes, Réponses aux secondes objections ds
Œuvres philosophiques, éd. F. Alquié, t. 2, p. 563); 1765 question des universaux (Encyclop. t. 17, p. 406a); 1876 lutte des universaux (Lar. 19e); 1882 querelle des universaux (Bach.-Dez.); 2. 1966 ling. universaux linguistiques (Coyaud, Introd. ét. lang. docum., p. 118); 1967 universaux de langage (Ruwet, Introd. à la gramm. générative, p. 17). Trad. du lat. scolastique universalia (xiies. ds Blaise Latin. Med. Aev.), plur. neutre subst. de universalis (universel*). Comme terme de ling., cf. l'angl. universals of language (1948 Aginsky in Word IV, 109 ds NED Suppl.2, s.v. universal). Fréq. abs. littér.: 34. Bbg. Hagège (Cl.). L'Homme de paroles. Paris, 1985, pp. 43-67. − Seiler (H.). Benveniste et la rech. sur les universaux. Colloque Internat. du CNRS. 1983. Tours. E. Benveniste auj. Paris, 1984, t. 1, pp. 167-176. − Zwanenburg (W.). Types de dér. comme universaux. Rech. Ling. fr. Utrecht. 1982, t. 1, pp. 57-66. |