| PARNASSE, subst. masc. A. − [P. réf. au nom du lieu consacré à Apollon et aux muses] Lieu symbolique de la poésie. J'ai, depuis six mois, vécu si obstinément seul sur le Parnasse qu'il est bien juste que j'aille à Cythère! (Flaub., Corresp., 1868, p.353). ♦ Nourrissons du Parnasse. Les poètes. (Dict.xixeet xxes.). Monter sur, gravir le Parnasse. S'adonner à la poésie (Dict.xixeet xxes.). B. − P. méton. La poésie, les poètes. L'abbé Delille, le seul traducteur qui ait pris place à côté de ses modèles, et l'un des plus grands poètes dont s'honore le Parnasse français (Jouy, Hermite, t.4, 1813, p.369).[Voltaire] écorchait son nom (...): «Vous réhabilitez, monsieur, par votre probité le nom de roussau, celui dont il est question n'est point citoyen de Genève mais citoyen à ce qu'on dit du bourbier du parnasse (...)» (Guéhenno, Jean-Jacques, 1948, p.298). − HIST. LITTÉR. Le Parnasse. Mouvement littéraire français de la deuxième moitié du xixesiècle qui, en réaction contre le romantisme et influencé par le positivisme, publia une poésie très intellectuelle dans la revue le Parnasse contemporain. Cet «ésotérisme» qui se trouve à l'origine du Naturalisme, du Parnasse et du Symbolisme (Valéry, Variété II, 1929, p.101). − En appos. Le côté Parnasse de Mallarmé, complétant le côté bloqué, m'explique ma gêne; mais de cet élément Parnasse je suis heureux de tenir l'aveu de Valéry lui-même (Du Bos, Journal, 1923, p.226). Prononc. et Orth.: [paʀnas], [-ɑs]. Martinet-Walter 1973 [-as], [-ɑs] (12/5). Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist.1. a) 1660 monter au sommet du Parnasse «écrire des vers» (Boileau, Satire, I, 142, éd. A. Cahen, p.37); b) 1665 maistres du Parnasse «poètes accomplis» (Id., ibid., III, 170, p.56); 2. 1866 «mouvement littéraire» (Mallarmé, loc. cit.). Du lat. Parnassus, montagne de la Phocide, à deux cimes, séjour d'Apollon et des Muses, lui-même empr. au gr. π
α
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ς «id.». 2, nom que donnaient à leur école, les poètes fr. qui ont réagi contre le lyrisme personnel du romantisme et dont les oeuvres imprégnées d'une poésie savante et impersonnelle furent publiées dans le Parnasse contemporain, périodique fondé en 1866 (Nain jaune, 17 janv. 1866, p.6: le journal l'Art change de titre et de forme. Il s'appellera à l'avenir le Parnasse contemporain. Il publiera des vers inédits de Victor Hugo, Lecomte de Lisle...). Fréq. abs. littér.: 62. |