| OLYMPE, subst. masc. A. − MYTH. GR. Massif montagneux de Thessalie où les anciens Grecs avaient placé le séjour des dieux. C'est une païenne, une véritable païenne, en vérité! Elle dit que les âmes vont dans l'Olympe; elle fait le signe de la croix de droite à gauche, et elle dit mon Dieu hors de la prière! (Sand, Hist. vie, t.3, 1855, p.96): . J'espère moins vous voir jamais considérer les dieux de l'Olympe autrement que comme des «faux dieux» −encore qu'ils se vengent toujours d'être méconnus, ainsi que nous l'enseigne la tragédie grecque...
Gide, Journal, 1923, p.754. − P. méton., littér., vieilli. Ensemble des dieux de la mythologie gréco-latine. Tout l'Olympe soumis à des beautés mortelles; Des flammes de Vénus Pluton même animé (Chénier, Élégies, 1794, p.91).Achille va paroître pour venger Patrocle. Jupiter déclare aux immortels qu'ils peuvent se mêler au combat, et prendre parti dans la mêlée. Aussitôt tout l'Olympe s'ébranle (Chateaubr., Génie, t.1, 1803, p.486). − P. ext., littér., vieilli. Montagne élevée, imposante ou majestueuse. Monter, c'est s'immoler. Toute cime est sévère. L'Olympe lentement se transforme en Calvaire (Hugo, Contempl., t.3, 1856, p.340). Rem. On relève d'assez nombreux emplois métaph. J'avais vu d'assez médiocres rimeurs relevés subitement par l'auréole du trépas, et prendre place parmi les dieux de l'Olympe littéraire (Reybaud, J. Paturot, 1842, p.136). Vous avez fini votre temps de poésie et perdu les ailes qui vous emportaient dans les olympes de l'imagination (Murger, Scènes vie jeun., 1851, p.28). Soudainement il se dressa, les cheveux épars, en secouant tout l'Olympe de ses pensées (Bloy, Femme pauvre, 1897, p.55). Dans l'Olympe romantique peuplé de drapés fantomatiques tels que la Douleur, la Liberté, la Beauté, il y avait, siégeant au sommet, Dieu, la Femme et le Poète (Aymé, Confort, 1949, p.131). B. − Ciel. Voyez-vous ce mont chauve et dépouillé de terre (...)? L'Olympe pluvieux, de son front escarpé Détachant le limon par ses eaux détrempé, L'emporta dans les champs (Delille, Homme des champs, 1800, p.101). REM. 1. Olympeux, -euse, adj.,hapax. Banville est trop olympeux. Son oeuvre plus tard sera discréditée par l'éternel passage et repassage dans ses livres de son Olympe des Folies-Bergères, avec ses accessoires en toc (Goncourt, Journal, 1876, p.1143). 2. Olympiquement, adv.,hapax. Le rire n'est point cruel de sa nature; il distingue l'homme de la bête, et il est, suivant Homérus, l'apanage des dieux immortels et bienheureux qui rient olympiquement tout leur saoul pendant les loisirs de l'éternité (Gautier, Fracasse, 1863, p.81). Prononc. et Orth.: [ɔlε
̃:p]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1512 mont Olympe «séjour des divinités du paganisme» (Guillaume Crétin, Plainte sur le trépas de Guillaume de Byssipat, éd. K. Chesney, XXXII, p.76, 84); 1560 Olimpe (J. Grévin, L'Olimpe, éd. L. Pinvert, p.248), ne s'emploie que dans le lang. poétique. Empr. au lat. Olympus, empr. au gr. Ο
λ
υ
μ
π
ο
ς «montagne située en Thessalie, où résidaient Zeus et les dieux du ciel». Fréq. abs. littér.: 111. |