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LYNX, subst. masc.
Félin, haut sur pattes, de la taille d'un gros chat, au pelage roux, aux oreilles pointues garnies de poils raides, auquel on attribue une vue perçante. Bacchus ivre et traîné par des lynx (Hugo, Pape, 1878, p. 74).L'Angleterre a devancé le continent dans l'extirpation de l'ours, du lynx, du loup, du cerf, de l'élan, du castor (Brunhes, Géogr. hum., 1942, p. 195).
♦ Lynx commun. Synon. de loup-cervier (v. loup). (Dict. xixeet xxes.).
♦ Lynx désertique. Variété de lynx vivant en Afrique et dans le sud de l'Asie. Leurs principaux prédateurs [des déserts asiatiques] sont le Guépard, le Loup, le Lynx désertique (Felis caracal), plusieurs Chats (Zool., t. 4, 1974, p. 1365 [Encyclop. de la Pléiade]).
− P. méton. Fourrure du lynx. Worth remet à l'honneur le lynx, un des pelages les plus seyants et les plus solides, qui était un peu tombé dans l'oubli (Le Monde, 18 oct. 1951, p. 9, col. 5).
− (Œil, regard, vue) de lynx. (Œil, regard, vue) perçant(e). Il a la vue d'un lynx et la pénétration d'un voyant (...); aussi le notaire avait-il aperçu Birotteau longtemps avant que Birotteau ne le vît (Balzac, C. Birotteau, 1837, p. 87).Lui, était doué d'un œil de lynx, et sans trop de peine, malgré l'épaisseur des ténèbres, il distinguait la masse mouvante des molosses (Courteline, Train 8 h 47,1888, 2epart., 2, p. 122).
♦ Au fig. (Être) très perspicace. Avouons-le, il y faut plus que beaucoup de conscience; il faut la conscience de cette conscience, des yeux de lynx (Jankél., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 188):
.... madame de Charmois qui avait braqué son lorgnon sur Marsillat (...) reconnut, avec ce regard de lynx d'une femme née préfet de police, que ledit avocat, après avoir effleuré du regard la grosse Elvire, n'avait plus daigné y faire la moindre attention... Sand, Jeanne, 1844, p. 215.
− [S'emploie pour désigner une pers. qui a une très bonne vue, une extrême perspicacité] Rigou ne savait rien de l'intelligence d'Annette et de Jean-Louis Tonsard, ce qui prouvait qu'il se laissait prendre par cette jolie fille, la seule à qui l'ambition eût suggéré la flatterie, comme moyen d'aveugler ce lynx (Balzac, Paysans, 1844-50, p. 253).
Prononc. et Orth.: [lε ̃:ks]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 2emoitié xiies. linz zool. (Lapidaires anglo-norm., éd. P. Studer et J. Evans, IIIa, XIX, 2, p. 103: Ligurium est piere ki creist de la date de une beste, ki ad num linz); début xiiies. linx (ibid., var. ms. H: ke est apelee linx); 2. 1275-80 [avoir des] euz de lins «avoir une vue perçante» (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 8901); au fig. 1690 «être très perspicace» (Fur.). Empr. au lat. lynx «id.» lui-même du gr. λ υ ́ γ ξ de même sens. Fréq. abs. littér.: 91.