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LIVRAISON, subst.fém.
A. − Action de livrer, de remettre (une personne ou une chose) à la disposition de quelqu'un. Si les conditions du traité (toutes les conditions : désarmement, livraison des coupables, réparations) sont fidèlement observées (Barrès, Cahiers, t. 13, 1921, p. 109).
B. −
1. Remise à un acheteur (de ce qu'il a commandé). Voiture de livraison; livraison à domicile; payable à la livraison. Les fournitures d'acier comportent normalement des délais de livraison, eux-mêmes variables (Univers écon. et soc.,1960, p. 28-7).
− Loc. verb. Prendre livraison de qqc. Retirer soi-même une marchandise que l'on a commandée. M. Desvides entra prendre livraison de trois wagons de vin (Hamp, Champagne,1909, p. 190).V. allumer ex. 30.
− P. méton. Marchandise dont on a reçu ou pris livraison. D'Argenton (...) remonta sur le chemin, chargé de livraisons (A. Daudet, Jack, t. 2, 1876, p. 84).
2. En partic. Remise (d'un manuscrit) à un éditeur, à un imprimeur. Il m'expédie, par mandat télégraphique et avant livraison du manuscrit, deux cents francs sur mes droits d'auteur (Bloy, Journal,1896, p. 235).
C. − ÉD. Chacune des parties d'un ouvrage publié par volumes ou par fascicules livrés périodiquement. Je vous prierai de m'envoyer par le retour du courrier, les cinq dernières livraisons du Parnasse contemporain (...) et les cinq suivantes à mesure qu'elles paraîtront (Mallarmé, Corresp.,1866, p. 211).Hérodiade n'est pas encore parue (...) mais elle paraîtra dans la prochaine livraison (Villiers de L'I.-A.,Corresp.,1870,p. 164).
Prononc. et Orth. : [livʀ εzɔ ̃], [-ʀe-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1140 livreisun « salaire, rétribution » (G. Gaimar, Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 6184); 2. a) α) 1165-70 livreison « fait de remettre ce qui a été demandé » (Chr. de Troyes, Erec et Enide, éd. M. Roques, 2012); 1176-81 faire livreison de son cors « accorder ses faveurs (en parlant d'une femme) » (Id., Chevalier charrette, éd. M. Roques, 4843); β) 1535 livrison « fait de livrer une marchandise vendue » (doc. ds Gdf. Compl.); 1630 livraison « id. » (Sully, Oeconomies royales, II, 323, éd. 1663 ds Kuhn); γ) 1826 bourse (J. Bresson, De la liquidation des marchés à terme à la bourse de Paris, Préf., 6 ds Quem. DDL t. 16); δ) 1800 « marchandise livrée » (Boiste); b) 1752 « fascicule d'un ouvrage tiré par parties » (Trév.). Dér. de livrer*; suff. -aison*. Fréq. abs. littér. : 356. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 523, b) 666; xxes. : a) 310, b) 523.