| CAPTATION, subst. fém. A.− 1. Action de s'emparer physiquement de quelque chose. Captation des poussières (G. Brunerie, Les Industr. alim.,1949, p. 238). − P. anal., TECHN. AUDIO-VISUELLES. Action de recueillir des ondes de diverses natures (sonores, hertziennes, télépathiques, etc.), de fixer sur un support concret des sons, une scène (cf. Annuaire de la radio, 1933, p. 88).TRAV. PUBL. Action de recueillir, de saisir divers éléments naturels, en particulier l'eau, la chaleur solaire pour les utiliser (cf. G. Thaller, La Houille blanche, 1952, p. 32). 2. DR., péj. Ensemble de manœuvres, de ruses destinées à obtenir un bien d'une personne physique ou morale. Captation d'héritage, de testament; accuser qqn de captation : Le legs de madame de Listomère à Birotteau fut attaqué par le baron de Listomère sous prétexte de captation!
Balzac, Le Curé de Tours,1832, p. 246. B.− Au fig. 1. Recherche d'une faveur, d'un dû; conquête d'une personne, d'une de ses facultés, souvent par intérêt. À la captation exercée pour ramener les dissidents [protestants] succéda l'emploi de la contrainte (A. Thierry, Essai sur l'hist. de la formation et des progrès du Tiers État,1853, p. 251).Ismaël avait passé la quarantaine à conduire cette lente captation d'emplois (A. Arnoux, Suite variée,1925, p. 53). − Spéc., PSYCHOL. Tendance naturelle ou maladive qu'ont certains sujets (enfant, mère) de chercher à accaparer de façon exclusive une personne, son affection (cf. Mounier, Traité du caractère, 1946, p. 510). 2. Dans le domaine artistique.Action de représenter le réel dans une œuvre, en particulier picturale (cf. B. Dorival, Les Peintres du XXes., 1957, p. 66). 3. Action de saisir une chose abstraite par l'intérieur. Captation de pensée (Colette, Belles saisons,1945, p. 95). Prononc. et Orth. : [kaptasjɔ
̃]. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. 1. xives. antiq. (art oratoire) (Mir. Hist., 27, 49 [1531] ds Quem.); 1520 captation de benivolence « manœuvres faites pour gagner la bienveillance de qqn » (Fabri ds Delb., Rec. d'apr. DG), attest. isolées; 2. 1752 (Trév. : Captation. Il se dit au Palais des ruses & des artifices dont quelqu'un s'est servi pour se faire établir dans un Testament). Empr. au lat. captatio (d'abord attesté par Cicéron ds TLL s.v., 363, 75 dans le syntagme captatio verborum « chicane, querelle de mots »); au sens 1 Boèce, ibid., 363, 74, benevolentiae captatio (v. aussi capter); au sens 2 captatio testamenti, Pline, ibid., 77. Fréq. abs. littér. : 22. Bbg. Termes techn. fr. Paris, 1972, p. 20. |