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BRÉSIL, subst. masc.
Brésil ou bois de brésil. Bois exotique de couleur rouge qui, séché et pulvérisé, fournit une matière tinctoriale rouge.
Sec comme brésil. Extrêmement sec.
Prononc. et Orth. : [bʀezil]. Alors que la majorité des dict. transcrit l liquide à la finale, Fér. 1768 et Fér. Crit. t. 1 1787 recommandent de mouiller l final (cf. encore Ac. 1798, Lar. 19e). À ce sujet cf. Lab. 1881, p. 32 : ,,Quant au mot Brésil, l'l n'est pas mouillée dans la langue portugaise; elle est, au contraire, liquide comme dans le mot fil. Brésil se dit en portugais, qui est la langue nationale du Portugal et du Brésil : Brazil``. Buben 1935, § 35 : ,,Lorsque ai eut pris le son d'un e ouvert, les scribes commencèrent à confondre ai et e et écrivirent indifféremment fere ou faire, tere ou taire, reson ou raison, etc., plus tard on est revenu à l'orthographe étymologique, excepté les mots frêne-fraisne, frêle-fraile, grêle-graisle, guet-guait, guetter-guaitter, et inversement aile-ele, clair-cler, pair-per, braise-brese, fraîche-fresche, faîte-feste, laîche à côté de lèche-lesche, etc. Tandis qu'en syllabe accentuée cette confusion n'a eu aucune conséquence pour la prononciation parce que l'e est resté ouvert dans les deux cas, en syllabe protonique l'e inaccentué a pu prendre un son différent suivant la graphie adoptée. L'é fermé l'a emporté dans les mots suivants : affété, maniéré, affecté, part. passé du verbe afféter, variante orthographique de affaiter (...) brésil, bois de teinture colorant en rouge, brésiller, dér. de braise (Bloch)``. (L'anc. forme braisil est mentionnée dans Lar. encyclop.). Fér. 1768 écrit bresil et note : ,,On trouve dans plusieurs bons livres Brésil avec un accent aigu : le Dictionnaire d'orthographe n'en met point.`` Cf. aussi Fér. Crit. t. 1 1787, s.v. brésil : ,,Le Rich. Port. écrit Brezil sans accent. C'est aparemment une faûte d'impression.`` Les dict. signalent que l'on dit souvent Bois de Brésil. ,,Cette observation a besoin d'explication; car, telle qu'elle est, elle ferait croire que le brésil tire son nom du Brésil, tandis qu'au contraire c'est le Brésil qui tire son nom du brésil. On peut écrire bois de brésil ou bois de Brésil. Dans le premier cas, ce sera du bois de l'arbre brésil; dans le second cas, le bois de Brésil ou de Fernambouc désignera particulièrement la caesalpinia echinata`` (Littré). Étymol. et Hist. 1168 (Doc. Picardie, éd. V. de Beauville, IV, 4 dans IGLF Techn.). Dér., à cause de l'anal. de couleur, de l'a. fr. breze, anc. forme de braise* (FEW t. 15, 1, p. 248a); suff. -il* (de -īcŭlum ou de -īlium, FEW t. 15, 1, p. 260b, note 30).
DÉR. 1.
Brésiléine, ou brésiline, subst. fém.,vx. Matière colorante rouge extraite du bois de brésil (cf. Ch. Coffignier, Couleurs et peintures, 1924, p. 123). 1reattest. 1838 brésiline (Ac. Compl. 1842); dér. de brésil, suff. -ine* (élargi en -éine peut-être sur le modèle de mots comme caséine ou caféine).
2.
Brésiline, subst. fém.,,Leucodérivé correspondant à la brésiléine`` (Duval 1959). 1reattest. 1858 brasiléine, brésiléine (Nysten, Littré-Robin); dér. de brésil. Rem. sur dér. 1 et 2. Ac. Compl. 1842 et Besch. 1845 donnent uniquement brésiline. Lar. 19edistingue brésiline ,,matière colorante du bois de Brésil, appelée aussi Brasiline`` et brésiléine ,,résultat de la combinaison de la brésiline avec l'air et l'ammoniaque``. Cf. aussi Guérin 1892 (d'une part brésiline ou brasiline, d'autre part brésiléine ou brasiléine). Lar. 20eet Lar. encyclop. opposent brésiléine (matière colorante naturelle) et brésiline (leucodérivé de la brésiléine).
3.
Brésillet, subst. masc.Variété de bois de Brésil de qualité médiocre. P. ext., bot. Nom donné à plusieurs espèces d'arbustes du genre Caesalpinia. Dernière transcr. dans DG : bré-zi-yè. [λ] mouillée à la finale dans Gattel 1841, Nod. 1844 et Littré; yod dans Land. 1834 et DG. 1reattest. 1694 (P. Pomet, Hist. gén. des drogues, Paris, Loyson et Pillon, p. 119); dér. de brésil, suff. -et*.
BBG. − Gottsch. Redens. 1930, p. 247. − Ritter (E.). Les Quatre dict. fr. Rem. lexicogr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, pp. 364-365. − Sigurs 1963/64, p. 457.