| BARBET1, ETTE, subst. A.− Chien d'arrêt à longs poils frisés blancs ou noirs, spécialisé dans la chasse au marais. Tondre un barbet, une belle barbette (Ac. 1798-1932) : 1. Ses petits yeux [du vieux praticien] luisants, cachés comme ceux d'un barbet dans la broussaille des sourcils, furetaient de droite et de gauche, sans se fixer sur personne.
R. Martin du Gard, Les Thibault,L'Été 1914, 1936, p. 341. − Emploi adj. Un chien barbet. − P. compar., expr. fam. ♦ Mouillé comme un barbet; crotté comme un barbet : 2. Désirée et Céline revenaient de l'atelier, crottées comme des barbets, et elles se mettaient à secouer d'abord leur fange, à gratter leurs frusques, afin de pouvoir filer plus vite, après le repas.
Huysmans, Les Sœurs Vatard,1879, p. 228. ♦ Suivre comme un barbet : 3. Sur le boulevard de Gand, entouré de quelques frères d'armes, et suivi d'Huguet comme d'un barbet, il [Hyacinthe] faisait un opprobre à l'Angleterre de la captivité de Napoléon...
A. France, Le Petit Pierre,1918, p. 180. B.− ICHTYOL. ,,Nom donné vulgairement aux Mulles de Cuvier, surtout au Rouget et Barbeau commun`` (Privat-Foc. 1870) : 4. Barbeau commun (Barbus fluviatilis), appelé aussi Barbillon, Barbet (...) recherche les eaux rapides qui coulent sur un fond de cailloux.
H. Coupin, Animaux de nos pays,1909, p. 209. Rem. Attesté dans Besch. 1845, Lar. 19e, Guérin 1892. DG. Quillet 1965. ♦ Barbette : 5. Lotte franche (...) appelée aussi Barbette, Barbotin, Moulette (...) Corps gris jaunâtre avec des taches nuageuses...
H. Coupin, Animaux de nos pays,1909p. 212. PRONONC. : [baʀbε], fém. [-εt]. ÉTYMOL. ET HIST. − Fin xiiies. barbez « chien à poils longs et frisés » (Renart, éd. Martin V, 1215, : Il [les chiens] saillent apres et corurent [...] Escorchelande li barbez et Violez li malflorez Et Oiselez et Gresillons); 1690 p. ext. (Fur. : [...] On dit proverbialement d'un homme qui en suit toûjours un autre, qu'il le suit comme un barbet; et on dit d'un homme fort crotté, qu'il est crotté comme un barbet, parce que la crotte s'attache aisément au long poil des barbets); 1740 (Ac. : [...] Et dans le discours familier, en parlant d'Un homme soupçonné de rapporter tout ce qu'on fait, tout ce qu'on dit, on dit, que C'est un barbet).
Dér. de barbe1*; suff. -et*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 44. BBG. − Gottsch. Redens. 1930, p. 75. |