| BABYLONE, subst. fém. Grande cité qui par son gigantisme ou la corruption des mœurs de ses habitants rappelle la capitale de l'ancienne Babylonie : 1. La foule, le mouvement prodigieux d'Amsterdam, favorisaient sa solitude. Ces babylones du commerce sont pour le penseur de profonds déserts. Dans ce muet océan d'hommes d'une activité mercantile, au bord des canaux dormants, il vivait à peu près comme Robinson dans son île.
Michelet, L'Insecte,1857, p. 95. 2. Sa manière appliquée [de Theodore Dreiser], un peu lourde, donne rarement l'impression de la maîtrise; ses effets d'amertume et de pathétique, parfois puissants et concentrés, perdent la vertu de l'implicite par la faute d'un style trop laborieux. Mais, le premier, il fit passer dans le roman américain, avec une vérité frappante, l'indicible tristesse des vies anonymes que la civilisation industrielle et les babylones modernes ont broyées.
Arts et litt. dans la société contemp.,1936, p. 4207. − P. ext. Le monde, la société : 3. Ce gros garçon (...) affectait la plus grande austérité d'attitude et de parole; au fond, un vulgaire homme d'affaires qui savait que les pasteurs de Paris se mariaient richement, et s'était mis en tête d'utiliser son passage à Babylone pour ramasser quelque grosse dot.
A. Daudet, L'Évangéliste,1883, p. 41. PRONONC. ET ORTH. : [babilɔn]. Lar. 20eenregistre Babylone ou Babel. ÉTYMOL. ET HIST. − 1838 (Ac. Compl. 1842 : Babylone [...] [a] dans l'Écriture, se dit pour signifier, Un lieu de désordre et de crimes. [b] Dans le langage de la chaire, il veut dire Le monde. C'est une Babylone. Renoncer à Babylone); 1857 « ville qui par sa taille et son animation rappelle l'ancienne Babylone », supra ex. 1.
P. antonomase de Babylone, nom de l'ancienne capitale de la Chaldée, sur l'Euphrate; av. 1598 (Ph. de Marnix, Differ. de la Relig., II, IV, 2 ds Hug. : si j'entreprenoy de deduire tous ces misteres par le menu, ce seroit une vraye Babilon, c'est à dire confusion et désordre); lat. Babylon (gr. Β
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ν) Lucilius, 403 ds TLL s.v., 1653, 49). BBG. − Allmen 1956. − Bach.-Dez. 1882. − Bible Suppl. t. 1 1928. − Gottsch. Redens. 1930, p. 354. − Pierreh. 1926. − Rog. 1965, p. 115. |