| B, subst. masc. I.− Seconde lettre et première consonne de l'alphabet. − Graphies. B majuscule ou grand B; b minuscule ou petit b : 1. La Grande Encyclopédie est loin d'être terminée ... elle a ... attaqué la lettre B, qui est ... une des plus riches de l'alphabet.
A. France, La Vie littér.,t. 2, 1890, p. 95. 2. En dépit des altérations qu'elles ont subies en vingt-huit siècles d'usage ... les lettres qui sortent de votre plume ne me sont point étrangères. Je reconnais ce B qui, de mon temps, s'appelait beth, c'est-à-dire maison.
A. France, Le Jardin d'Épicure,1895, p. 174. − Expr. fam. ou pop. Ne savoir ni A ni B. Cf. art. A.Ne parler que par B et par F. User des jurons qui commencent par ces lettres. Le B.A.BA. Cf. B.A.BA.Être marqué au B (cf. J.-F. Rolland, Dict. du mauvais langage, 1813, p. 15). II.− [Empl. comme symbole] Second terme d'une série. A.− SC. EXACTES 1.− ASTRON. ,,B (type stellaire), étoiles chaudes (de 15 000 à 20 000 oC), où l'hélium n'est plus ionisé et où l'hydrogène apparaît avec des raies de plus en plus fortes quand on avance dans ce type vers le suivant (A)`` (Muller 1966). 2. MATH. ALG. b symbole désignant une quantité connue. GÉOM. Comme A, B ,,indique l'une des parties d'une figure qui sert à quelque démonstration (l'angle A, l'angle B d'un triangle, etc.)`` (Ac. Compl. 1842, s.v. A). Prouver, démontrer par A + B. Cf. A II A : 3. La vérité, c'est que nous vivons dans un pays d'où le bon sens a cavalé, au point que M. de La Palisse y passerait pour un énergumène, et qu'un homme de jugement rassis, d'esprit équilibré et sain, ne saurait prêcher l'évidence, la démontrer par A plus B, sans se voir taxé d'extravagance et menacé, à l'instant même de la camisole de force.
Courteline, L'Article 330,1900, p. 262. B.− SC. NAT. 1. CHIM. B, symbole du bore. b, l'une des constantes de l'équation de Van der Walls. Point d'ébullition. Constante de la loi de Wien (d'apr. Duval 1959). 2. MÉD. B, désigne l'un des quatre groupes sanguins. 3. MÉTROL. B, symbole de la bougie nouvelle, unité d'intensité lumineuse. B, symbole du bel, unité de puissance sonore. 4. PHYS. ,,B, symbole de la barye, unité C.G.S. de pression`` (Laitier 1969). ,,b, symbole du bar (106baryes)`` (Laitier 1969). C.− LOG. ,,Lettre placée au commencement d'un nom de syllogisme qui marque qu'il peut être ramené à Barbara`` (Lal. 1968); cf. Barbara. D.− MAR. B. Lettre du Code international des signaux. En signal flottant elle est constituée par un guidon rouge, en morse par les signes « − − - − » hissé seul le pavillon « b », deuxième du Code international des signaux, signifie : « j'embarque » ou « je débarque des matières explosives » (d'apr. Le Clère 1960). E.− MUS. [Dans la notation grégorienne] Synon. de si*. III.− [Empl. comme sigle d'abrév.] A.− TITRES. B ou Bonabréviation de baron. B.− Autres sigles et abréviations 1. CHIM. En densimétrie, B, abréviation de degré de Baumé. 2. MUS. B, abréviation de bémol. ,,Abréviation par laquelle on indique la voix de Basse ou les instruments à cordes et en cuivre appelés Basse`` (Rougnon 1935). 3. PHYS. B, sur le cadran d'un baromètre, abréviation de Beau. 4. PYROTECHN. Poudre B. Sorte de poudre propulsive ainsi appelée du nom du général Boulanger. IV.− Argot A.− Arg. des bagnes. Cf. A IV. B.− Autres emplois 1. ,,B.À.C. pour Boîtes À Curés``; (Esn. 1966) ,,groupe des élèves issus d'écoles religieuses`` (Esn. 1966). 2. ,,B.O.F. pour Beurre-Œufs-Fromage.`` (Esn. 1966) ,,Nouveau riche`` (Esn. 1966). 3. ,,L'école b.`` (Esn. 1966) ,,L'école « buissonnière »`` (Esn. 1966). PRONONC. ET ORTH. : [be] lorsqu'il s'agit de la lettre b, [bœ] lorsqu'il s'agit du phonème [b]. À ce sujet cf. également Fér. 1768 : ,,Prononcez bé, é fermé, (...) approche un peu par sa prononciation, du bêlement des moutons. On ferme tellement les lèvres, pour la prononcer [la lettre], qu'elle est toujours suivie d'une voyelle ou réelle ou sous-entendue.`` Cf. encore Fér. Crit. t. 1 1787 : ,,Prononcez be, en détachant légèrement les lèvres; cependant comme l'usage en enseignant a été pendant long-temps de faire dire bé, il en est résulté certaines locutions dans lesquelles il paraîtrait peut-être prétentieux de faire sonner le b, be : ainsi dans cette phrase, il ne sait ni a ni b, (...) dites ni a, ni bé.`` Cf. enfin Land. 1834 : ,,On prononce Bé (...) L'E est fermé. Les Maîtres d'École font prononcer Be, e muet.`` Fél. 1851 et DG : ,,bé; selon la nouvelle épellation, be.`` La lettre b dans le mot. − À l'initiale : cf. Fouché Prononc. 1959, p. 233 : ,,B = [b] : bas, bêche, bidon, bol, bouder, bureau, etc.`` − Devant consonne : cf. ibid., p. 322 : 1o) Le b est muet dans Fabvier, Febvre et Lefebvre. 2o) Dans tous les autres cas, il se prononce. Mais il peut avoir la valeur de [b] ou [p]. On prononce [b] devant une consonne sonore non liquide, appartenant toujours à la syll. suivante : abdication, (...) abject, (...) abnégation, etc., (...) et devant une liquide (l, r) pouvant appartenir à la même syllabe (accabler, célébrer, etc.) ou à la syllabe suivante (subliminal, sublinéaire, obreptice etc.). On prononce [p] devant une consonne sourde, appartenant toujours à la syllabe suivante : abcès absolu, absorber, obtenir, obtus, abscisse.`` À ce sujet cf. aussi Kamm. 1964, p. 171, ainsi que Fér. 1768 et Land. 1834. Mais comme le dit très justement Landais t. 1 1834 : ,,De quelle lettre que B soit suivi, au commencement ou à la fin de chaque mot, il conserve toujours le son qui lui est propre; et il n'est pas vrai qu'il doive devant s et t se faire sentir comme un P : Absolu ne se prononce certainement pas ape-ço-lu, mais bien naturellement abe-ço-lu.`` En effet, pour [b] devant [s] il convient de parler d'un assourdissement que nous transcrivons par le signe [b] : ex. absurde [absyʀd]. La phonét. exp. a prouvé que [b] ne devenait pas une sourde. − B après consonne (ex. barbu), entre consonnes (ex. arbrisseau) et devant h (ex. abhorrable, abhorrer) se prononce toujours [b] (cf. Fouché Prononc. 1959, p. 322 et 323). − B final : Fouché, p. 376, note : ,,Il est muet dans radoub [Fér. 1768, Fér. Crit. t. 1 1787 et Land. 1834 y ajoutent plomb, aplomb et rumb de vent] et il se prononce [b] dans tous les autres cas : baobab, cab, nabab, guib, naïb, rob, snob, club, tub, [les mots étrangers] : Achab, Assab, Joab (...), Jacob, Job, etc.`` − Fér. 1768 (cf. aussi Land. 1834) signale : ,,Les Espagnols, et les Gascons à leur imitation, lui donnent le son de l'v consonne et prononcent Boire comme Voire. Les Allemands la font sonner [la lettre b] comme un p et disent Poire. Fér. 1768 signale : ,,B ne redouble que dans Abbé et ses dérivés, Abbesse, Abbaye, Abbatial. On écrit aujourd'hui Abaisser, Abatre, Abréger, Abreuver et leurs dérivés avec un seul b.`` Fér. Crit. t. 1 1787 écrit à ce sujet : ,,S'il arrive que cette consonne soit redoublée dans les mots sabbat, rabbin, abbé et ses dérivés, un seul b, et c'est le dernier, se fait entendre (cf. aussi Wailly 1808, p. 356). Enfin Fér. 1768 rappelle : ,,Le b ne s'écrit plus là où il ne se prononce pas. On écrivait autrefois debte, debvoir, doubte, pour conserver l'étymologie; mais le b a abandonné ces mots, et autres semblables, depuis long-temps.`` STAT. − Fréq. abs. littér. : 1 618. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 008, b) 1 524; xxes. : a) 1 781, b) 3 280. BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Banque 1963. − Barber. 1969. − Bouillet 1859. − Chesn. 1857. − Duval 1959. − Électron. 1963-64. − Encyclop. méthod. Méd. t. 3 1790. − Esn. 1966. − France 1907. − Franck 1875. − Garnier-Del. 1961 [1958]. − Gay t. 1 1967 [1887]. − George 1970. − Gottsch. Redens. 1930, p. 354, 435. − Gramm. t. 1 1789. − Grand. 1962. − Gruss 1952. − Laitier 1969. − Lal. 1968. − Le Clère 1960. − Le Roux 1752. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Muller 1966. − Plais.-Caill. 1958. − Rougnon 1935 (et p. 134, 163). |