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ARC, subst. masc.
I.− ARM. et CHASSE
A.− Arme rudimentaire servant à lancer des flèches et composée d'une tige de bois, de métal ou de fibre de verre fortement recourbée par une corde fixée à ses deux extrémités. Tendre l'arc, tir à l'arc, tireur à l'arc :
1. ... il banda son arc de toutes ses forces, en l'appuyant par le bas contre l'orteil de son pied gauche; il visa, et la flèche partit. Flaubert, Salammbô,1863, p. 74.
2. Nous sommes comme ces jeunes Perses, dont parle Hérodote et qui, jusqu'à l'âge de vingt ans, n'apprenaient que trois sciences : Monter à cheval, tirer à l'arc et ne pas mentir. Maurois, Les Silences du colonel Bramble,1918, p. 14.
3. Les cordes d'arcs sont faites en matière végétale, telle que fibres tordues, ou en substance animale, nerfs, tendons ou bandes de cuir. Parmi les problèmes qui se présentèrent à l'homme primitif, il y eut celui de la fixation de la corde de manière qu'elle ne glissât pas, et celui de la protection du poignet gauche lorsque la corde se détend. Beaucoup d'archers primitifs portaient un bracelet protecteur analogue aux coussinets de cuir des nègres Wuté du Caméroun (...). Les flèches, de même que les arcs, exigent une grande habileté technique pour être efficaces. R.-H. Lowie, Manuel d'anthropol. culturelle,1936, p. 240.
1. Emplois spéc.
a) HÉRALD. Figure héraldique ordinairement représentée en pal et détendue, la corde à dextre. Arc d'or, arc tendu.
Cordé de l'arc. ,,Lorsque sa corde est d'émail différent`` (Grandm. 1852).
b) MUS. Arc musical. Instrument de musique primitif, composé d'un arc tendu d'une corde généralement en liane que l'on pince avec le doigt ou frappe avec une baguette, le son étant amplifié par la bouche qui sert de résonateur (ou par une demi-calebasse fixée à la corde ou à l'arc) (d'apr. Bal.-Maq. 1968) :
4. ... le premier résonateur que trouva l'homme fut sa propre cavité buccale : en plaçant la corde ou le manche devant sa bouche ouverte − sans que celle-ci émette le moindre souffle − il tira les premiers sons de corde que la musique ait sans doute connus. Tel qu'il est décrit ici, l'arc musical est resté en usage en Océanie, en Afrique, chez les nègres et chez les indiens d'Amérique. Un autre type d'arc musical comporte une demi-calebasse fixée ou suspendue au manche de l'instrument et appuyée contre la poitrine ou contre le ventre du joueur : la cavité du fruit s'ajoute à celle de la bouche ou lui supplée totalement. Arts et litt. dans la société contemp.,1935, p. 3614.
c) MYTH., POÉSIE. Attribut de certains dieux ou déesses, symbole de guerre ou de chasse :
5. ... la tempête (...) courbe sur l'avenue un grand peuplier qui semble ainsi l'arc de Nemrod. A. France, La Vie littér.,t. 1, 1888, p. 132.
2. Loc. et expr. proverbiales
Il faut détendre l'arc. ,,Il faut donner du relâche à l'esprit`` (Ac. 1835).
Rem. Attesté ds la plupart des dict. gén. du xixeet du xxesiècle.
Avoir deux, trois, plus d'une corde, plusieurs cordes à son arc. Avoir plusieurs moyens de réussir un projet, une carrière...; exercer plusieurs métiers à la fois :
6. le curé. − (...) il vaut mieux avoir deux cordes à son arc. Au cas où votre famille ne se chargerait pas de l'établissement de Calyste, la fortune de Mademoiselle de Pen-Hoël n'est pas à dédaigner. Balzac, Béatrix,1839-45, p. 50.
Var. pop. Avoir tant de ficelles à son arc (Céline, Mort à crédit,1936, p. 234).
Débander l'arc ne guérit pas la plaie. Renoncer à faire le mal ne répare pas celui que l'on vient de causer.
Rem. Attesté ds les dict. du xixes. et ds Quillet 1965.
Tendez trop l'arc, la flèche dévie. ,,On manque le but que l'on veut atteindre lorsque l'on se sert de moyens excessifs.`` (Lar. 19e); cf. Hugo, Le Rhin, 1842, p. 178).
À un (ou plusieurs) trait(s) d'arc. À très peu de distance (cf. Chateaubriand, Les Natchez, 1826, p. 489).
Rem. Bible 1912 signale la loc. le jet d'un arc pour exprimer une distance déterminée.
B.− P. ext., et partic. en GÉOGR. Toute chose ayant ou rappelant la forme d'un arc. Former, décrire un arc; faire, former la corde de l'arc :
7. Presque toute la matinée, dans ma chambre, je suis resté accoudé à ma fenêtre : j'avais tout l'arc de la plage sous les yeux, ... Gracq, Un Beau ténébreux,1945, p. 42.
En arc, en forme d'arc, courbé en arc :
8. ... on remarquait une bouche bien faite, ornée d'une moustache retroussée en forme d'arc turquois, et si galante, qu'elle aurait fait honneur à un capitaine de gendarmes. Mérimée, Chronique du règne de Charles IX,1829, p. 206.
En arc de lune (Pesquidoux, Chez nous,t. 1, 1921, p. 141).
II.− Ligne courbe
A.− GÉOM., ASTRON.
1. GÉOMÉTRIE
a) Portion d'une courbe continue limitée par deux points pris sur cette courbe. Arc d'ellipse, de parabole :
9. L'emploi de deux paires d'émetteurs permet de repérer un point par intersection des arcs d'hyperbole correspondants. B. Decaux, La Mesure précise du temps,1959, p. 45.
Arc de cercle. Portion quelconque de la circonférence d'un cercle comprise entre deux points de ce cercle; mesure de l'angle :
10. ... l'expression raffinée fournit aussitôt, comme l'arc de cercle, le moyen de décrire et de limiter toute la circonférence. Proust, Sodome et Gomorrhe,1922, p. 924.
11. Cette correspondance biunivoque conserve les angles et, en chaque point, conserve le rapport des longueurs de deux arcs infiniment petits issus de ce point. Hist. gén. des sc.,t. 3, vol. 2, 1964, p. 42.
SYNT. Arcs associés, complémentaires, concentriques, égaux; arc généralisé, intercepté, orienté; arcs semblables, supplémentaires; arc d'extrémité; sinus, cosinus d'un arc; arc de 45o, 60o, 90o, ...
Corde de l'arc. Segment de droite joignant les deux extrémités de l'arc.
Flèche de l'arc. Perpendiculaire abaissée sur la corde et limitée par l'arc.
b) P. ext. En arc de cercle; faire un arc de cercle (cf. Proust, Sodome et Gomorrhe, 1922, p. 635).
2. ASTRONOMIE
a) Partie de la circonférence de la sphère céleste apparente.
SYNT. Arc d'équateur. Portion de cercle comprise entre deux méridiens. Arc d'élévation du pôle. Arc qui ,,contient les degrés compris depuis le pôle jusqu'à l'horizon`` (Bouillet 1859). Arc de méridien. Partie comprise entre deux points d'un méridien et permettant de déterminer la longitude d'un lieu ou d'un astre par rapport au méridien d'origine; amplitude, longueur d'un arc de méridien (cf. Hist. gén. des sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 451). Arc de parallèle. Portion de cercle comprise entre deux points d'un parallèle terrestre (ou cercle de latitude) ou d'un parallèle céleste (cercle de déclinaison). Arc de position. Angle formé par le cercle horaire et le plan du méridien limité par les deux pôles et contenant le zénith; synon. angle horaire.
b) Trajet circulaire ou elliptique décrit par un astre.
SYNT. Arc d'émersion ou de vision. Position du soleil, au-dessous de l'horizon permettant la vision à l'œil nu d'un astre, d'une étoile. Arc de progression ou de direction. Arc de l'écliptique (grand cercle de la sphère céleste) qu'un astre semble parcourir suivant son mouvement direct (vers l'est). Arc de rétrogradation. Arc de l'écliptique qu'un astre paraît décrire suivant un mouvement rétrograde. Arcs de station première, de station seconde. ,,Arcs qui déterminent le mouvement d'une planète dans le premier ou le second demi-cercle de son épicycle.`` (Nouv. Lar. ill.). Arc diurne. Portion de cercle que décrit un astre au-dessus de l'horizon, c.-à-d. entre son lever et son coucher (cf. Verne, L'Île mystérieuse, 1874, p. 588). Arc nocturne. Portion de cercle que parcourt un astre au-dessous de l'horizon, c.-à-d. entre son coucher et son lever.
c) ASTRONAUT. Arc d'ellipse, de parabole, d'hyperbole. ,,Trois formes de trajectoire qu'un engin cosmique peut décrire entre deux points au cours d'un vol balistique`` (Galiana Astronaut. 1963).
B.− P. ext., SC. et TECHN.
1. ARCHIT., CONSTR.
a) Courbe que décrit une voûte et formée d'un ou plusieurs arcs de cercle :
12. Quant au plain-chant, l'accord de sa mélodie avec l'architecture est certain aussi; parfois, il se courbe ainsi que les sombres arceaux romans, surgit, ténébreux et pensif, tel que les pleins cintres. Le De profundis, par exemple, s'incurve semblable à ces grands arcs qui forment l'ossature enfumée des voûtes; il est lent et nocturne comme eux; il ne se tend que dans l'obscurité, ne se meut que dans la pénombre marrie des cryptes. Huysmans, En route,t. 1, 1895, p. 13.
SYNT. 1. Usuels. Arc aigu (ou pointu, ou en lancette). Arc ogival formé de deux demi-cercles dont le rayon est plus grand que l'ouverture de l'arc (cf. Ch. Blanc, Gramm. des arts et du dessin, 1876). Arc angulaire (ou arc en fronton, arc en mitre). Arc composé de deux segments de droite égaux inclinés et formant angle. Arc brisé, synon. d'arc angulaire. Arc ogival formé de deux segments de courbe se coupant à angle aigu (cf. Zola, Le Rêve, 1888, p. 125). Arc en ogive (ou arc ogival, arc gothique). Arc formé de deux portions de cercle symétriques par rapport à l'axe de l'arc et se coupant en angle à son sommet (cf. Barrès, Mes cahiers, t. 3, 1904, p. 300; T'Serstevens, L'Itinéraire espagnol, 1933, p. 200). Arc en plein cintre (ou arc plein cintre, quelquefois arc à plein cintre). Arc formé par un demi-cercle (cf. Romains, Les Hommes de bonne volonté. La Douceur de la vie, 1939, p. 42); L'arc en plein cintre caractérise gén. l'archit. rom., l'ogive étant la marque du gothique. Arc outrepassé (ou en fer à cheval). Arc en plein cintre se prolongeant au-delà de la demi-circonférence; Surtout en usage dans l'archit. musulmane, l'arc outrepassé est parfois appelé arc bizantin ou arc mauresque. Arc surbaissé (ou arc elliptique, en anse de panier). Arc en ellipse dont la hauteur est moindre que le plein cintre (cf. T. Gautier, La Comédie de la mort, 1838, p. 4). 2. Autres. a) Arc + adj. Arc aplati, bombé, déprimé, extradossé, flamboyant, infléchi, latéral, obtus, polylobé, principal, rampant, renversé, rompu, serpentaire, simple, surhaussé, trilobé, zigzagué. b) Arc + loc. prépos. Arc à crossettes; arc de cloître, de décharge, d'enroulement; arc en accolade, en arceaux, en doucine, en talons, en talus, en tas de charge, en tiers point.
b) Arc de Triomphe, arc triomphal.
HIST. ROMAINE. Arc de triomphe. Monument temporaire, généralement en bois, érigé dans une ville pour célébrer le passage d'un général vainqueur, ou une grande victoire.
P. ext. Monument commémoratif en pierre, formé d'un grand portique en plein cintre comportant des inscriptions, des bas-reliefs, et quelquefois accompagné de deux arcs latéraux plus petits. Arc de Septime Sévère, de Titus; arc de l'Étoile :
13. ... on y trouve encore trois colonnes d'un temple élevé par Auguste en l'honneur de Jupiter Tonnant, lorsque la foudre tomba près de lui sans le frapper; un arc à Septime Sévère que le Sénat lui éleva pour récompense de ses exploits. Les noms de ses deux fils, Caracalla et Géta, étaient inscrits sur le fronton de l'arc; mais lorsque Caracalla eut assassiné Géta, il fit ôter son nom, et l'on voit encore la trace des lettres enlevées. MmeDe Staël, Corinne,t. 1, 1807, p. 188.
Rem. Qqf. arc de Triomphe, pour arc de Triomphe de l'Étoile :
14. ... je ne tiens nullement à contempler, en même temps, ce spécimen de l'art des marchandes à la toilette qu'est l'Opéra, cette arche de pont qu'est l'arc de Triomphe, et ce chandelier creux qu'est la tour Eiffel! Huysmans, Là-bas,t. 2, 1891, p. 122.
ARCHIT. RELIG. Arc triomphal :
15. À l'église de Germigny, deux demi-cintres relient le mur transversal, qui contient l'arc triomphal, aux piliers isolés du chœur. A. Lenoir, Archit. monastique,t. 2, 1856, p. 122.
c) P. anal., HORTIC. Arc de fleurs :
16. ... et elle [Hérodias] lui rappela [à Hérode] (...) les soirs, dans les grandes villas, au murmure des jets d'eau, sous des arcs de fleurs, devant la campagne romaine. Flaubert, Trois contes,Hérodias, 1877, p. 148.
Arc de verdure. Synon. de arcade de verdure(cf. Colette, Claudine à l'école, 1900, p. 289).
2. Autres domaines des sc. et techn.
a) ANAT. Toute structure anatomique ayant la forme d'un arc.
Dans la lang. sc.
SYNT. Arc aortique. Communication (anastomose) reliant l'aorte ventrale à l'une des deux aortes dorsales primitives; synon. arc artériel, crosse aortique (cf. H. Coupin, Animaux de nos pays, 1909, p. 156). Arc branchial. (Chez l'embryon) arc cartilagineux de la région du cou, séparé par la fente branchiale et parcouru par les arcs aortiques; cet arc, qui subsiste chez les poissons, disparaît avec l'évolution de l'embryon; synon. arc viscéral (cf. Cuvier, Leçons d'anat. comp., t. 4, 1805, p. 377). Arc de l'atlas, arc antérieur de l'atlas. Pont osseux à concavité postérieure réunissant en avant les deux masses latérales de l'atlas (Cuvier, Leçons d'anat. comp., t. 2, 1805, p. 497); arc postérieur de l'atlas. Arc osseux à concavité antérieure réunissant les deux faces postérieures de l'atlas. Arc du colon. Partie du gros intestin s'étendant du colon lombaire droit au colon lombaire gauche; synon. colon transverse (Cuvier, Leçons d'anat. comp., t. 3, 1805, p. 499). Arc. osseux. Portion d'une côte à l'endroit où elle est reliée à la vertèbre (cf. Baratoux, La Voix, 1912, p. 10). Arc vertébral. Arc postérieur de la vertèbre formé de la réunion des pédoncules et des lames vertébrales; synon. arc neural (cf. G. Gérard, Manuel d'anat. hum., 1912, p. 90).
Dans la lang. littér. et imagée.
SYNT. 1. Usuel. Arc des sourcils (cf. Camus, Le Chevalier d'Olmedo, adapté de F. Lope de Vega, 1957, p. 750). 2. Autres. Arc de la bouche, des dents, des hanches, des lèvres, des yeux, du front, du menton, etc.
b) ÉLECTRICITÉ
Arc animal, arc excitateur. [Dans les expériences sur le galvanisme] ,,Arc animal, la suite des parties d'un animal comprises entre les deux extrémités de la pile; arc excitateur, celui qui est formé par les métaux ou autres substances qui en tiennent lieu.`` (Littré-Robin).
Rem. Attesté ds Nysten 1814-20, Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.
Arc galvanique (cf. Hist. gén. des sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 209).
Arc, arc électrique, arc voltaïque. Décharge ou traînée lumineuse en forme d'arc se produisant entre deux électrodes lorsqu'on établit un courant.
MÉTALL. Four à arc. ,,Four métallurgique utilisant le chauffage par arc électrique.`` (Lar. encyclop. Suppl. 1968); cf. L. Guillet, Les Techn. de la métall., 1944, p. 116).
SYNT. Arc métallique. ,,Arc électrique passant entre deux électrodes du même métal`` (Masson 1970). Arc polaire. ,,Arc géométrique embrassé par l'épanouissement d'un pôle inducteur de machine`` (Siz. 1968). Arc à charbon. Courant électrique jaillissant entre les deux électrodes de charbon d'une lampe à arc. Arc à flamme. ,,Arc électrique jaillissant entre électrodes de charbon, à âme métallique`` (Duval 1959). Arc de Poulsen. Méthode de génération des ondes électromagnétiques par l'entretien d'oscillations électriques de haute fréquence (cf. J. Mercier, Traité de radio-électricité, Oscillateurs à haute fréquence, t. 1, 1937, p. 51); arc chantant de Duddell (J. Mercier, Traité de radio-électricité, Oscillateurs à haute fréquence, t. 1, 1937, p. 50). Arc de rupture. Décharge d'arc se produisant parfois au niveau de la coupure du circuit, lorsque la tension est trop élevée (cf. Catal. d'instruments de lab. (Jouan), 1933, p. 86). Lampe à arc. Lampe électrique utilisant l'arc voltaïque comme source de lumière (cf. R. Martin du Gard, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, p. 311). Soudure à l'arc. Procédé utilisant la très haute température que libère l'arc électrique (cf. H. Le Masson, La Marine, 1951, p. 95).
c) MARINE
Déformation subie par la quille d'un bâtiment du fait de l'affaissement de la proue et de la poupe. Anton. contre-arc(cf. A. Croneau, Constr. pratique des navires de guerre, t. 2, 1892, p. 514).
P. ext. ,,Déformation d'un mât ou d'un espar qui s'est courbé`` (Barber. 1969).
Arc de grand cercle
[Sur la sphère terrestre] Le plus court chemin entre deux points.
[Sur la mer] Route orthodromique suivie par un navire, dans la mesure où elle lui est possible.
Arc de l'éperon. Distance séparant les deux extrémités d'un bâtiment, de la pointe de la proue à l'avant du bateau.
d) MÉCANIQUE
Arc conducteur. ,,Arc employé dans les cylindres oscillants, pour conduire le tiroir`` (Lar. 19e).
Arc embrassé. [En parlant d'une courroie actionnée par une poulie] (cf. E. Ambroise, Pour le monteur mécanicien, 1949, p. 69).
e) MÉD. Arc sénile. Obscurcissement de la vue, généralement chez les sujets âgés, dû à un excès de cholestérol et qui se manifeste par l'apparition d'un cercle opaque de couleur blanche autour de la cornée. Synon. gérontoxon(cf. Ce que la France a apporté à la méd. dep. le début du XXes., 1946, p. 227).
Rem. Sous le nom plus gén. d'arc hipoïdique, on distingue l'arc sénile (chez les vieillards) et l'arc juvénile ou arc présénile (chez les plus jeunes) (d'apr. Masson 1970).
f) PHYSIOL. Arc réflexe. Trajet que suit l'influx nerveux au cours d'un acte réflexe médullaire. Synon. arc nerveux, arc neural, arc réflexe médullaire :
17. Une des fonctions principales des centres nerveux est de donner une réponse appropriée aux excitations qui viennent du milieu extérieur. En d'autres termes, de produire des mouvements réflexes. Une grenouille décapitée est suspendue, les jambes pendantes. On pince un des orteils. La jambe se fléchit. Ce phénomène est dû à la présence d'un arc réflexe, de deux neurones, l'un sensitif, l'autre moteur, articulés l'un à l'autre au sein de la moelle. En général, l'arc réflexe est compliqué par la présence des neurones d'association qui s'interposent entre les neurones sensitif et moteur. Carrel, L'Homme, cet inconnu,1935, p. 110.
Arc réflexe simple. Arc monosynoptique mettant en jeu un neurone sensitif et un neurone moteur (parfois réunis par un neurone d'association) (cf. H. Camefort, A. Gama, Sc. naturelles, 1960, p. 259).
Arc réflexe double, polysynoptique. Arc réflexe constitué par une chaîne de plusieurs neurones (cf. Blondel, L'Action, 1893, p. 152).
g) PHYS. (opt. atmosphérique). Sorte de halo brillant apparaissant parfois autour d'un astre ou d'une planète.
− Domaine de l'astrophysique.
SYNT. Arc circumhorizontal. ,,Arc coloré, parallèle à l'horizon, paraissant tangent à la partie inférieure du halo de 46oet appelé encore pour cette raison arc tangent inférieur du halo de 46o`` (Delc. t. 1 1926). Arc circumzénithal. Arc coloré tangent à la partie supérieure du halo de 46o(attesté ds Delc. t. 1 1926 et Quillet 1965). Arcs obliques de Lowitz. ,,Arcs lumineux qui partent des parhélies ordinaires de 22oet se dirigent obliquement de haut en bas vers le halo de 22o`` (Delc. t. 1 1926). Arcs tangents du halo de 22o. ,,Courbes lumineuses au sommet ou à la base du halo de 22oet dont la forme varie beaucoup suivant la hauteur du soleil. On les désigne séparément sous les noms d'arc tangent supérieur et d'arc tangent inférieur du halo de 22o`` (Ibid.). Arcs tangents infralatéraux du halo de 46o. ,,Arcs colorés, situés symétriquement à droite et à gauche du soleil dont ils sont éloignés de 46oet vers lequel ils tournent leur convexité`` (Ibid.).
− Domaine de la géophysique.Arc rouge. ,,Phénomène pseudo-auroral découvert par l'astronome français Daniel Barbier (1907-65) durant l'année géophysique internationale (1957-58)`` (Lar. encyclop. Suppl. 1968).
PRONONC. − 1. Forme phon. : [aʀk]. Enq. : /aʀk/. 2. Homon. et homogr. : Arc (Jeanne d'Arc), Arques (ville et rivière de Normandie). 3. Hist. − Fér. 1768 note ,,Dans la composition de certains mots, le c ne se prononce point, comme dans Arc de triomphe, arc-boutant, etc.`` (cf. aussi Fér. Crit. t. 1 1787). Mart. Comment prononce 1913, p. 214 écrit à ce sujet : ,,Après une consonne articulée, le c final sonne (...) même aujourd'hui dans les composés arc-bouter et arc-boutant ou arc-doubleau, quoi qu'en disent les Dictionnaires, qui retardent sur ce point : telle est du moins la prononciation des architectes. Il faut seulement éviter arque-boutant`` (cf. aussi V. Buben, Influence de l'orth. sur la prononc. du fr. mod., Bratislava, 1935, p. 170, § 194 : ,,Dans le composé arc-boutant, le c n'a été restauré qu'à l'époque moderne : Li., Ac., Les., Lar., DG., M.-P. prononcent arbutɑ ̃``). Littré signale que : ,,Au pluriel, l's ne se prononce pas : des arcs attachés ensemble, dites des ark attachés.`` Cf. aussi Lab. 1881, p. 72 : ,,L's, précédée du c, ne se fait jamais sentir en liaison (...) Arc-en-ciel, arcs-en-ciel (...) se prononcent au pluriel comme au singulier : ark-an-ciel`` (cf. aussi Ortho-vert 1966). V. Buben, ibid., p. 170 rappelle que : ,,l'ancienne prononciation [a:r] qui était usuelle au pluriel, s'est conservée dans le nom de la rue Saint-André-des Arts qui est une altération graphique de l'anc. des Arcs.`` Littré précise : ,,on dit arc de triomphe, et non arche de triomphe; mais arche de pont, et non arc de pont``.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 1100 « arme qui sert à lancer des flèches » (Roland, éd. Bédier, 780 : Dunez li l'arc que vous avez tendut Si li truvez ki trés bien li aiut); d'où 1611 (Cotgr. : Il a plusieurs cordes à son arc); 2. a) 1170 archit. « monument en forme d'arc, arc de triomphe » (Rois, Ms. des Cordel. fo64 Ro, col. 2 ds La Curne : Les Reis soleient anciennement faire lever e voldre ars Ki fussent signe e à remembrance de lur victorie); b) ca 1270 id. « arceau, partie cintrée d'une arcade » (E. Boileau, Métiers, 1repart., LXXVI, 5 ds Gdf. Compl. : Ne tendre en arc nul garnement, ne contre paroy ne en lices); 3. a) ca 1300 astron. « arc en ciel » (Macé, Bible, ms. Tours 906, fo7dds Gdf. Compl. : Li ars qui es nues se porte... Et pour mon air qu'ai ou ciel mis); b) 1690 géom. (Fur. : Arc, signifie en Geometrie, un trait de compas qui se meut sur un centre, & qui n'achève pas un demi-cercle, La ligne qui en joint les deux extremitez s'appelle la corde); 4. 1611 mar. « gîte d'un navire » (Cotgr.); 1771 id. arc de l'éperon (Trév.); 5. 1805 anat. arc du colon « partie recourbée du gros intestin » (Cuvier, Leçons d'anat. comp., p. 499 : On ne voit pas de bandes tendineuses ni de boursouflures d'une manière bien marquée, dans les deux premiers arcs du colon que nous venons d'indiquer, et qui ont 0,324 de diamètre); 1845 id. arc sénile (Besch.); 6. 1814-20 phys. (Nysten); 1866 id. (Lar. 19e: Arc voltaïque. Bande lumineuse... qui se produit quand on laisse une solution de continuité dans les fils qui réunissent les deux pôles d'une pile); 7. emplois plus gén. a) 1690 (Fur. : Arc. On appelle figurément les sourcils d'une belle brune, des arcs d'ébene); b) 1690 (ibid. : Arc, se dit aussi généralement de toutes les choses qui se font en ligne courbe. En cet endroit le rivage se courbe en arc pour former un Golphe ou une Anse). Empr. au lat. arcus, au sens 1 Plaute, Trin., 727 ds TLL s.v., 476, 8; au sens 2 a, Pline, Nat., 34, 27, ibid., 479, 75; 2 b, Vitruve, 5, 10, 3, ibid., 479, 51; 3 a, Virgile, Enéide, 5, 658, ibid., 478, 72; 3 b, Albert Le Grand, Cael., 1, 1, 10, p. 29b, 27 ds Mittellat. W. s.v., 910, 10; 5 emploi méd. cf. Carmina Burana, éd. Hilka-Schumann, 67, 3b, 6; 7 b, Virgile, Enéide, 3, 533 ds TLL s.v., 480, 45.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 1 519. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 965, b) 2 468; xxes. : a) 1 618, b) 1 633.
BBG. − Archéol. chrét. 1924. − Bach.-Dez. 1882. − Bader-Th. 1962. − Bal.-Maq. 1968. − Barb.-Cad. 1963. − Barber. 1969. − Baudr. Chasses 1834. − Baulig 1956. − Bible 1912. − Biol. t. 1 1970. − Bouillet 1859. − Burn. 1970. − Chabat 1881. − Chass. 1970. − Chesn. 1857. − Chevallier 1970. − Delc. t. 1 1926. − Delorme 1962. − Dheilly 1964. − Duval 1959. − Électron. 1963-64. − Fromh.-King 1968. − Galiana Astronaut. 1963. − Galiana Déc. sc. 1968. − Garnier-Del. 1961 [1958]. − Gay t. 1 1967 [1887]. − George 1970. − Giraud 1956. − Goblot 1920. − Gottsch. Redens. 1930, p. 312, 387. − Goug. Lang. pop. 1929, p. 147. − Grandm. 1852. − Gruss 1952. − Guyot 1953. − Jal 1848. − Jossier 1881. − Lacr. 1963. − Lavedan 1964. − Le Clère 1960. − Leloir 1961. − Le Roux 1752. − Littré-Robin 1865. − Marcel 1938. − Masson 1970. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Mor. 1968. − Muller 1966. − Noël 1968. − Nysten 1824. − Piéron 1963. − Poignon 1967. − Pope 1961 [1952], § 683. − Privat-Foc. 1870. − Remig. 1963. − Rog. 1965, p. 94. − Sc. 1962. − Séguy 1967. − Siz. 1968. − Soé-Dup. 1906. − Timm. 1892. − Uv.-Chapman 1956. − Viollet 1875. − Will. 1831.