| AILERON, subst. masc. A.− ZOOL. Extrémité de l'aile d'un oiseau composée de plumes appelées pennes : 1. Soudain, un véritable appel de trompette résonna dans la forêt. Ces étranges et sonores fanfares étaient produites par ces gallinacés que l'on nomme « tétras » aux États-Unis. Bientôt on en vit quelques couples, au plumage varié de fauve et de brun, et à la queue brune. Harbert reconnut les mâles aux deux ailerons pointus formés par les pennes relevées de leur cou.
J. Verne, L'Île mystérieuse,1874, p. 50. 2. Au crépuscule et déjà presque à la nuit nous voyons voler, au-dessus de la rive de sable, de nouveau cet étrange oiseau dont je parlais déjà (avant Bouca). Un coup de fusil de Coppet l'abat. Il tombe dans le fleuve, où Adoum va le repêcher. Deux énormes pennes non garnies et n'ayant que la tige centrale, partent de l'aileron, presque perpendiculairement au reste des plumes. À peu près deux fois de la longueur totale de l'oiseau, elles écartent de lui, paradoxalement, deux disques assez larges à l'extrémité de ces tiges, que l'oiseau, semble-t-il, peut mouvoir et dresser à demi, indépendamment du mouvement des ailes.
A. Gide, Voyage au Congo,1927, pp. 822-823. Rem. L'aileron est aussi appelé fouet de l'aile. − Peut désigner l'aile atrophiée de certains oiseaux aquatiques : 3. Ceux qui, de loin, virent d'abord des îles couvertes de manchots, à leur tenue verticale, à leur robe blanche et noire, crurent voir des bandes nombreuses d'enfants en tabliers blancs. La roideur de leurs petits bras (à peine peut-on dire ailes pour ces oiseaux commencés), leur mauvaise grâce sur terre, leur difficulté à marcher, les adjuge à l'océan où ils nagent à merveille, et qui est leur élément naturel et légitime; on dirait volontiers qu'ils en sont les premiers fils émancipés, des poissons ambitieux, candidats aux rôles d'oiseaux, qui déjà étaient parvenus à transformer leurs nageoires en ailerons écailleux. La métamorphose ne fut pas couronnée d'un plein succès : oiseaux impuissants, maladroits, ils restent poissons habiles.
J. Michelet, L'Oiseau,1856, pp. 16-17. − P. ext. Nageoire de certains poissons (carpe, requin) : 4. L'oiseau vole de la partie antérieure de son corps avec les ailes qui y sont attachées, et il se gouverne par la postérieure avec sa queue et ses pattes, qu'il allonge comme un levier qui lui sert de gouvernail; tandis que le poisson, au contraire, nage par la partie postérieure avec sa queue qui, par ses ondulations, fait l'office de rame, et il se gouverne par l'antérieure avec les ailerons de sa tête. On peut observer ces diverses proportions dans les poissons les meilleurs nageurs, tels que le thon, la dorade, le marsouin, appelé des matelots la flèche de la mer, ...
J.-H. Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 192. Rem. Selon Bouillet 1859 : ,, ... os qui retiennent les rayons des nageoires``. − ART CULIN. Extrémité de l'aile d'une volaille préparée pour la table; nageoire comestible de certains poissons : 5. Le petit Chose boit le bol de bouillon, suce l'aileron de poulet...
A. Daudet, Le Petit Chose,1868, p. 94. 6. Mott, Pell et Doyer's Streets et, depuis peu, Bayard Street, constituent le quartier chinois. Ce sont quatre rues comme les autres, aussi sordides, mais si absolument orientales qu'on se croirait soudain à Canton. Affiches verticales de laque rouge et noir, bazars à kimonos et soieries d'exportation, ailerons de requins ou gélatines séchées débités par de vieux marchands en robe de soie bleue et chapeau melon, dans des boutiques à boiseries dorées importées de Chine, rien ne manque, même pas les missionnaires baptistes, ornements de l'empire du Milieu...
P. Morand, New-York,1930, p. 79. Rem. Syntagmes fricassée d'ailerons, plat d'ailerons, soupe aux ailerons de requin. B.− P. anal., SC. et TECH. Objets affectant ou rappellant la forme et/ou la disposition de petites ailes. 1. SC. BIOL. a) ANATOMIE − Ailerons de la matrice (Littré-Robin 1865). ,,Les trois replis que présente le bord libre des ligaments larges.`` (Littré-Robin 1865) : 7. Les trompes de l'utérus, dites de Fallope, sont, dans la femme, deux conduits tortueux, dont le diamètre égale à peine celui d'une petite plume à écrire, et qui s'étendent de chaque côté de l'utérus jusqu'aux ovaires, enveloppés par l'aileron antérieur du ligament large.
G. Cuvier, Leçons d'anatomie comparée,t. 5, 1805, p. 137. − Ailerons de la rotule. Ligaments qui unissent la rotule et le fémur (d'apr. Quillet 1965 et Rob.). b) BOT. Lame membraneuse de certaines semences. (Attesté ds DG) : 8. La nature avait sans doute prévu ces résultats, lorsqu'elle a donné des ailerons et des volants aux semences des érables, des ormes et de quantité de végétaux saxatiles, et des noyaux indigestibles à celles des merisiers des prairies, afin de les transporter au sommet des roches par les estomacs et par les ailes des oiseaux.
J.-H. Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 141. − Appendice se développant aux côtés de la tige ou du tronc de certains végétaux : 9. Je crois qu'on peut ranger au nombre des arbres hydro-attractifs celui dont le tronc est entouré d'ailerons en forme de larges planches qui lui servent d'arcs-boutants contre les vents au milieu des rochers où il aime à croître, et où il ne trouve guère à étendre ses racines.
J.-H. Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814p. 239. − Aileron d'artichaut. Petite aile d'artichaut. (Attesté ds Nouv. Lar. ill. et Lar. 20e). c) ENTOMOL. ,,Chez les insectes, de petites lamelles ou écailles placées au-dessous du point où naissent les ailes antérieures, et qui se continuent avec d'autres écailles semblables, nommées cueillerons; elles sont blanchâtres et arrondies.`` (Bouillet 1859). Rem. Attesté ds Besch. 1845, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, Quillet 1965. 2. TECHN. DIVERSES a) AÉRON. Dans un avion, volet mobile situé à l'arrière de chaque aile, commandé par le manche à balai et assurant la stabilité latérale de l'appareil : 10. Les organes de gauchissement sont destinés à assurer la « stabilité latérale » [de l'avion] (...) [et dans ce but] on utilise des « ailerons ».
J. Guillemin, Précis de construction, calcul et essai des avions et hydravions,1929, p. 90. Rem. On en distingue plusieurs sortes : ailerons flottants, ailerons à fente, ailerons de courbure (Lar. 3). − Dans certains satellites artificiels, organe télescopique de support : 11. Il est incontestable que les « Vostok » sont équipés d'ailerons en delta télescopiques que le pilote peut faire sortir du fuselage lorsque la densité de l'atmosphère est suffisante pour porter le vaisseau.
Paris-Presse,21 juin 1963, p. 6, col. 8 (Guilb. Astronaut. 1967, p. 180). b) ARCHIT., en partic. en parlant du style baroque. Aileron de lucarne, aileron de portail. ,,Ailerons de lucarnes, consoles renversées en amortissement sur les côtés des lucarnes. (...) 2oAilerons de portail, consoles avec enroulements qui servent à raccorder les deux ordres superposés de certains portails d'église (...).`` (Chabat t. 1 1875) : 12. La Compagnie est d'avis (...) que l'on toise séparément les couvertures de ces (...) dosserets, ailerons, chevalets et lucarnes, frontons et jouées ...
H. Lemonnier, Procès verbaux de l'Académie Royale d'architecture,t. 4, 1911, p. 204. c) ARM. ,,Dans certaines armes d'hast, comme les pertuisanes et les corsesques, on entend par ailerons les expansions du fer qui s'épanouissent ordinairement à son talon.`` (Nouv. Lar. ill.). Rem. Attesté également ds Lar. 20e. d) CH. DE FER. ,,Petit bras d'un sémaphore.`` (Quillet 1965, attest. unique). e) MAR. Gouvernail à ailerons. ,,Ce sont deux planches clouées momentanément vers la flottaison, sur les deux côtés du gouvernail d'un grand bâtiment (avec un peu d'inclinaison, plus bas que le niveau de l'eau), avant sa sortie d'un port ou d'une rivière, pour procurer au gouvernail des effets prompts dans toute espèce de passes étroites ou tortueuses. On les fait sauter lorsque le bâtiment est en dehors.`` (Will. 1831) : 13. L'aileron [des gouvernails à aileron des grands navires allemands et américains] a un contour semi-circulaire; au lieu de se loger au-dessous du talon avant de l'étambot, il rentre dans une cavité de même forme que lui, pratiquée dans l'étambot même.
A. Croneau, Construction pratique des navires de guerre, t. 1, 1892, p. 289. − ,,Plans horizontaux extérieurs à la coque d'un sous-marin (de chaque bord ...) faisant office de gouvernails de profondeur. Les déplacements du bateau, dans le plan vertical, sont commandés par la variation de leur incidence, combinée avec le remplissage ou la vidange des ballasts.`` (Gruss 1952). Rem. Attesté également ds Quillet 1965. − Ailerons anti-roulis. ,,Plans minces fixés normalement et extérieurement à la coque, sur une partie de la longueur du navire, et destinés à entraîner l'eau lors des mouvements de roulis de façon à amortir plus rapidement ces mouvements.`` (Gruss 1952, s.v. quille). Rem. Attesté également ds Quillet 1965. − Aileron de quille. ,,pièce prolongeant vers le bas la quille principale, sur de petits voiliers.`` (Quillet 1965, seule attest.). − ,,Expansions des pointes de côté d'une voile carrée.`` (Lar. 20e). Rem. Attesté également ds Nouv. Lar. ill. f) MÉCAN. ,, ... les petites planches dont sont garnies les roues des moulins, et sur lesquelles tombe l'eau, dont le poids fait tourner ces roues.`` (Bouillet 1859). g) TECHNOL. DIVERSES − ,,Petits morceaux de carton que les artificiers attachent, en forme d'ailes, à une fusée volante.`` (Nouv. Lar. ill.). Rem. Attesté ds Lar. 20eet Ac. t. 1 1932. − ,,Petite pièce qui, dans les carrières d'ardoise, sert de support à la partie du seau qu'on appelle le chapeau.`` (Nouv. Lar. ill.). Rem. Attesté également ds Lar. 20e. − ,,Dans une flèche, petites ailes en plume ou en fer qui garnissent la tige.`` (DG, attest. isolée). − Ailerons ou ailes d'une fiche, ,,lames qui s'enfoncent dans le bois comme des tenons et maintiennent la fiche.`` (Chabat t. 1 1875). Rem. Attesté ds Littré, Nouv. Lar. ill., DG et Lar. 20e. − ,,Bord de rainure des plombs à vitraux.`` (Barb.-Cad. 1963). Rem. Attesté ds Nouv. Lar. ill., Lar. 20e. − Partie latérale saillante de certains outils : 14. ... le petit louchet est une sorte de bêche munie d'un aileron latéral ...
J.-N. Haton de La Goupillière, Cours d'exploitation des mines,1905, p. 284. 15. On connaît quelques erminettes à ailerons ...
J. Déchelette, Manuel d'archéologie préhistorique, celtique et gallo-romaine,1914, p. 259. 3. MODES. Chacune des boucles de la coiffure en ailes de pigeon : 16. La poudre dessinait sur son crâne une neigeuse demi-lune bien ratissée, flanquée de deux ailerons, que séparait une petite queue serrée par un ruban. Il [le sieur Ragon] portait l'habit bleu-barbeau, le gilet blanc, la culotte et les bas de soie, des souliers à boucles d'or, des gants de soie noire.
H. de Balzac, César Birotteau,1837, pp. 164-165. − Manches flottantes de certains vêtements. (Attesté ds Lar. 20e).,,Petit bord d'étoffe qu'on mettait aux pourpoints pour couvrir les coutures du haut des manches.`` (Littré) : 17. ... je venais de la [la duchesse de Guermantes] voir, passant entre une double haie de curieux qui, sans se rendre compte des merveilleux artifices de toilette et d'esthétique qui agissaient sur eux, émus devant cette tête rousse, ce corps saumoné émergeant à peine de ses ailerons de dentelle noire, et étranglé de joyaux, le regardaient, dans la sinuosité héréditaire de ses lignes, comme ils eussent fait de quelque vieux poisson sacré, chargé de pierreries, ...
M. Proust, À la recherche du temps perdu,Le Temps retrouvé, 1922, p. 927. 18. Les grands spectres des manuels d'histoire se pressent autour du visiteur : le cardinal Wolsey et Marie d'Écosse, la figure carrée d'Henri VIII, brute porcine et rusée; Édouard VI et sa rousse élégance, Anne Boleyn et sa joliesse bourgeoise, Buckingham en noir argent et blanc, le maladif Francis Bacon, le portrait de Shakespeare dit portrait Chandos, trois portraits de la reine Élisabeth, dans d'étonnantes robes de perles et de grenats (toutes en bouffants, crevés, guipures, cols érigés, dentelles d'or, agrafes, aiguillettes et ailerons, qui la font ressembler au moustique de la fièvre jaune avec ailes, crochets et antennes); ...
P. Morand, Londres,1933, p. 234. C.− Emplois métaph. Stylistique − Dans la poésie d'imagination, aileron entre dans des syntagmes évoquant des êtres surnaturels, mythiques ou allégoriques :
24. Le temple antique de Denderah est situé à une heure et demie de la rive gauche du Nil. Aujourd'hui, des phalanges innombrables de guêpes se sont emparées des rigoles et des corniches. Elles voltigent autour des colonnes, comme les ondes épaisses d'une chevelure noire. Seuls habitants du froid portique, ils gardent l'entrée des vestibules, comme un droit héréditaire. Je compare le bourdonnement de leurs ailes métalliques au choc incessant des glaçons, précipités les uns contre les autres pendant la débâcle des mers polaires. Mais si je considère la conduite de celui auquel la Providence donna le trône sur cette terre, les trois ailerons de ma douleur font entendre un plus grand murmure!
Lautréamont, Les Chants de Maldoror, Chant quatrième, 1869, pp. 250-251.
25. ... L'ange damné
Vole et rôde, et, hagard, voudrait n'être pas né.
Si les bêtes voyaient son cloaque, cet antre
Ferait ramper les loups frémissants à plat ventre,
Trembler le tigre, et fuir les hiboux aux yeux ronds.
À chaque mouvement de ses lourds ailerons,
Pendant qu'il plane, il sort du monstre des fumées;
Elles montent sur terre, et ce sont des armées;
Elles montent sur terre, et, dans nos régions,
Ce sont des lois, des mœurs et des religions; ...
V. Hugo, La Fin de Satan, Le Gibet, La Judée 8, 1885, pp. 829-830.
26. ... ils l'ont tenté avec les ondines. Je pensais qu'il allait, à ce qu'on nous a dit des hommes, se précipiter sur elles, d'autant que mon oncle les avait choisies sans ouïes et sans ailerons. Il ne les a ni touchées, ni embrassées. J'étais fière de lui. Je les ai défiées. Je leur ai dit qu'il ne me tromperait jamais.
J. Giraudoux, Ondine, 1939, p. 140.1. Littér. Bras, plus rarement mains ou oreilles, comparés à des ailerons : 19. La jeune fille (...) marcha vers MmePeloux qui battit des ailerons ...
Colette, Chéri,1920, p. 28. 20. Il maigrissait Merrywin, déjà qu'il avait des oreilles immenses, décollées, maintenant c'était comme des ailerons...
L.-F. Céline, Mort à crédit,1936, p. 306. 2. Arg. ou fam. Bras, main, moignon, pied; oreille : 21. Qu'est-ce qui bronche ici? que je lui abatte un aileron... (E. de la Bédollière, les Industriels.)
L. Rigaud, Dict. du jargon parisien,L'Argot ancien et moderne, 1878, p. 7. 22. [Le monstre de foire] montrait ses moignons (...)
− Ah! (...) des ailerons comme on n'en voit pas.
J. Richepin, Truandailles,1891, p. 50. − Loc. Voleuse à l'aile (ou aileron); cf. aile, ex. 67. Se faire donner sur les ailerons : 23. Il se fera donner sur les ailerons, c'est-à-dire, sur les oreilles, sur les doigts.
J.-F. Rolland, Dict. du mauvais langage,1813, p. 5. Rem. Selon Besch. 1845, se faire donner sur les ailerons signifie « se faire rabattre l'orgueil, la jactance, l'impertinence, etc. ». Prononc. : [εlʀ
ɔ
̃]. − Rem. Gattel 1841 transcrit la 1resyllabe avec [e] fermé. Étymol. ET HIST. − 1. 1393 « extrémité de l'aile des oiseaux » (Le Ménagier de Paris, éd. La Société des Bibliophiles françois, II, 297 ds T.-L. : les plumes de l'aleron d'une perdris); 2. 1495 p. ext. « nageoire de poisson » (Jeh. Du Vignay, Mir. hist., XXVIII, 52, éd. 1531 ds R. Hist. litt. Fr. t. 1, p. 494 : Les poissons qui ayent escailles et alerons); 3. p. anal. a) xives. mode « bande de tissu qu'on ajoutait à un vêtement » (Froissart, Poésies, II, 315, Scheler, ibid. : Une houce ou un vestement Ou un jupel a alerons); b) 1456 archit. (1456, Lille, ap. La Fons., Gloss. ms., Bibl. Amiens ds Gdf. : Les allerons de le porte St Salveur); c) 1690 (Fur. Allerons signifie aussi les planches qui font tourner les rouës des moulins à vent).
Dér. de aile*; suff. -eron*. STAT. − Fréq. abs. litt. : 54. BBG. − Ac. Gastr. 1962. − Bar 1960. − Barb.-Cad. 1963. − Barber. 1969. − Bél. 1957. − Bouillet 1859. − Bréz. Pierre 1968. − Chabat t. 1 1875. − Chesn. 1857. − Esn. 1966. − Gay t. 1 1967 [1887]. − Gruss 1952. − Guilb. Astronaut. 1967. − Guilb. Aviat. 1965. − Lar. mén. 1926. − Lasnet 1970. − Le Breton 1960. − Le Clère 1960. − Leloir 1961. − Littré-Robin 1865. − Mont. 1967. − Nysten 1814-20. − Prév. 1755. − Sain. Lang. par. 1920, p. 41, 454. − Séguy 1967. − Will. 1831. |