| ÉMÉTIQUE, adj. et subst. PHARMACIE I.− Adj. Qui a des propriétés vomitives. Houx, tartre, racine émétique. Et si les îles contiennent des plantes émétiques ou purgatives dont on pourrait tirer quelque parti (Voy. La Pérouse,t. 1, 1797, p. 192). − P. anal. Il éprouva comme une chaleur émétique au creux de l'estomac, en ressentant une terreur assez semblable à celle du criminel devant le gendarme (Balzac, Comédiens,1846, p. 347). Rem. Le préf. éméto- est surtout utilisé dans le composé éméto-cathartique « qui produit simultanément vomissement et purgation ». Ce que je puis assurer, c'est que le suc de sa racine et de sa partie corticale est un éméto-cathartique puissant (Nodier, Fée Miettes, 1831, p. 182). II.− Subst. masc. Tartrate double d'antimoine et de potassium utilisé comme vomitif. Pilule, sirop d'émétique; émétique central, ordinaire, périphérique. Vous savez que l'oxyde blanc d'antimoine a une énergie beaucoup moindre que le Kermès, qui, lui-même, est, sous ce rapport, fort au dessous de l'émétique (Cadet de Gassicourt, Mal. enf.,t. 1, 1800-84, pp. 128-129): Je ne savais, au milieu de mes douleurs si je mourrais des drogues de cet homme ou des éclats de rire qu'il m'arrachait. On arrêta les effets de cette trop forte dose d'émétique, et je fus remis sur pied.
Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 1, 1848, p. 84. − P. ext. Toute substance médicamenteuse à propriétés vomitives, ou un procédé déterminant des vomissements. Mes doigts lui servirent d'émétique, et bientôt j'eus lieu d'espérer que le poison était en grande partie expulsé (About, Roi mont.,1857, p. 84). ♦ P. métaph. L'émétique salutaire qu'on appelle guerre (Stendhal, Corresp.,t. 3, 1800-42, p. 59). Prononc. et Orth. : [emetik]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1575 subst. (Paré,
Œuvres, éd. F. J. Malgaigne, t. 3, livre 20, chap. 5, p. 86); 1665 adj. vin emetique (Molière, Dom Juan, III, 1). Empr. au b. lat.emeticos, gr. ε
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ς de même sens. Fréq. abs. littér. : 25. Bbg. Quem. Fichier. |