| ÉGLEFIN, subst. masc. Poisson de mer de couleur grisâtre, voisin de la morue mais plus petit, dont la chair est blanche et savoureuse. Églefin grillé, salé et fumé; filet, tranche d'églefin. Si le hareng était la principale espèce consommée au Moyen Âge, (...) la pêche de l'églefin était alors très florissante et l'on en trouve trace pour la première fois dans une charte de Thierri, comte de Flandres, en 1143 (Boyer, Pêches mar.,1967, p. 8).Prononc. et Orth. : [egləfε
̃] ds DG, Barbeau-Rodhe 1930, Pt Rob. et Pt Lar. 1968. [εglə-] ds Littré. [e] ou [ε] ds Lar. Lang. fr. Contrairement à églantier, l'a. fr. s'écrit avec e corresp. à [ε] ouvert; esclefin. Cette forme devenue eglefin subit à l'initiale la fermeture de la voyelle, phénomène normal en syllabe atone. Tant que le timbre de cette voyelle était ouvert les graph. ai et e pouvaient s'échanger. Ce qui explique l'orth. aiglefin ou, par rotatisme de l et r, aigrefin à laquelle renvoient DG, Rob., Lar. Lang. fr. Étymol. et Hist. Ca 1300 egreffin (Viandier valaisan, éd. P. Aebischer, p. 98); 1ertiers du xives. esclefin (Watriquet de Couvin, Dits, 302, 214 ds T.-L.); 1554 eglefin (Rondelet, De piscibus marinis, p. 277). Empr. avec altération de la finale sous l'infl. de fin au m. néerl.schelvisch, de même sens (Verdam), cf. esclevis (ca 1340, Dialogues fr. flam., B. la ds T.-L.); esclefin a été déformé en eglefin, aiglefin (1555, Belon, Nat. des poissons ds Gdf. Compl., s.v. aigrefin), prob. sous l'infl. d'aigle*; v. aussi aigrefin étymologie. |