ZÈBRE, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1610 masc.
Zebre [à propos du Congo] « équidé sauvage d'Afrique, à la robe jaune rayée de bandes noires » (P.
Du Jarric,
Hist. des choses plus memorables advenues tant ez Indes Orient., que autres païs de la descouverte des Portugais, t. 2, pp. 8-9 ds
Arv., pp. 507-508); 1627 fém. [
id.] (F.
de Louvencourt,
Le Voyage de l'illustre seigneur et chevalier François Drach, pp. 106-107 [passage dont la source n'est pas F. Drake, mais Pigafetta par l'intermédiaire de Van Linschoten, v.
Arv., pp. 505-506],
ibid., pp. 504-505);
2. 1888 p. plaisant. arg. « cheval » (
Merlin,
Lang. verte troupier);
3. 1888 « ami qu'une femme charge d'effectuer pour elle des démarches délicates » sens isolé (A.
Daudet,
Immortel, p. 146); 1889 péj. « individu » (P.
Bourget,
Disciple, p. 25). Empr. au port.
zebra, att. au sens 1 dep. le
xvies. (F.
Mendes Pinto ds
Mach.), d'abord « âne sauvage, onagre » (dep. 1145, doc. de Coimbra d'apr. J.
da Silveira, art. cité
infra, p. 229)
territorio Ezebreiro,
Ezebrario dans des topon. att. ds des doc. des
xeet
xies., v. J.
da Silveira, prob. issu, comme l'esp.
cebra (dont les formes anc. sont
ezebra, enzebra, Ezebrera), d'un lat. vulg. *
eciferus, du lat.
equiferus « cheval sauvage », comp. de
equus « cheval » et
ferus « sauvage ». Les Portugais ont appliqué le nom d'une espèce d'âne sauvage abondamment répandue dans la Péninsule ibérique jusqu'au
xvies., au zèbre, animal sauvage qu'ils découvraient en Afrique à cette époque. Voir J.
da Silveira ds
R. port. Filol. t. 2, pp. 220-247; K.
Baldinger ds
Z. rom. Philol. t. 71, pp. 314-318;
Arv., pp. 502-514;
Cor.-Pasc.