VOLCAN, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1575
vulcan « relief de forme conique édifié par les laves et les projections issues de l'intérieur du globe et qui a émis ou peut émettre des matières en fusion » (A.
Thévet,
La Cosmographie universelle, f
o298 r
o); 1598
volcan (R.
Regnault,
Hist. nat. et moralle des Indes [trad. de l'ouvrage esp. de J. Acosta], f
o121 v
od'apr. R.
Arveiller ds
Fr. mod. t. 18, pp. 245-246);
2. au fig.
a) 1758 en parlant d'une situation politique (C.
Helvétius,
De l'esprit, p. 187: les
volcans de la sédition sont de toutes parts éteints); 1795 (
Dumolard,
Disc. aux Cinq-Cents, 22 brumaire an IV ds
Moniteur, Réimpr., t. 26, p. 439 ds
Brunot t. 10, p. 85, note 8: Ne vous endormez pas, je vous en conjure « sur le cratère d'un
volcan »);
b) 1769 d'une attitude, d'une faculté intellectuelle, psychologique ou morale (
Delisles de Sales,
De la philosophie de la nature, p. 57: Le
volcan du fanatisme semble à jamais refermé parmi nous); 1776 (J.
Cazotte,
Le Diable amoureux, p. 355: mon imagination est un
volcan);
c) 1828 d'une personne (
Hugo,
Odes et ball., p. 316). Empr. à l'esp.
volc n, att. au sens 1 à propos de l'Amérique (P.
de Alvarado ds
Cartas de relaci n de Fernando Cortes, éd. E. de Vedia, p. 22 d'apr. P.
Aebischer ds
Z. rom. Philol. t. 67, p. 306), dep. le
xiiies. à propos de la Sicile (
vulcan,
Alphonse X
le Sage d'apr. G.
Colón ds
R. Ling. rom. t. 55, p. 334) et issu, par l'intermédiaire de l'ar.
burkān (att. également dep. le
xiiies., toujours à propos de la Sicile, v. G.
Colón,
ibid., pp. 334-335), du lat.
Vulcanus, nom du dieu romain du feu et nom d'une des Îles Lipari (lat.
Vulcani Insulae), archipel volcanique au large de la Sicile. Le passage par l'ar. explique l'absence de
-o final de la forme esp.;
Cor.-
Pasc. veut expliquer celle-ci par un empr. de l'esp. au port. mais le mot est beaucoup moins anc. en port. qu'en esp. et l'explication phonét. n'est pas satisfaisante (v. G.
Colón,
ibid., pp. 319-337). Le m. fr.
vulcan, att. une seule fois au
xives. (
Voyage de Mandeville ds
Gdf. Compl.), se rapporte à la Sicile et est issu directement du lat. Voir P.
Aebischer ds
Z. rom. Philol. t. 67, pp. 298-318; R.
Arveiller ds
Fr. mod. t. 18, pp. 245-246; M.
Piron ds
Romanica Gandensia t. 4, pp. 193-208;
FEW t. 14, pp. 639-640.