VITE, adj. et adv.
Étymol. et Hist. A. Adj.
1. ca 1150 « (en parlant d'une personne) vif, rapide, agile » (
Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 8623:
vistes est de chevalerie); 1225-30 (
Bueve de Hantone, éd. A. Stimming, III, 6768);
2. ca 1165 « rapide, qui parcourt beaucoup d'espace en peu de temps »
viste a cheval e viste a pié (
Benoît de Ste-
Maure,
Troie, éd. L. Constans, 5476); av. 1577
chevaux vistes (
Monluc, l. IV [II, 182] ds
Hug.); 1900 spéc. footb. (d'apr.
Esn.);
3. 1588 « (d'une action, d'une activité) qui s'accomplit avec promptitude »
volupté viste et precipiteuse (
Montaigne,
Essais, III, 5, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 880).
B. Adv.
1. ca 1530 « en se déplaçant rapidement, en parcourant beaucoup d'espace en peu de temps »
acourir plus viste que le pas (
Sottie nouv. des trompeurs, 16 ds
Rec. gén., éd. E. Picot, t. 3, p. 6); 1538 (
Est.,
s.v. pernix, perniciter: Qui va plus
viste que le vent);
2. ca 1560 « sans attendre, dans les délais les plus brefs, dans un court espace de temps » (E.
Médicis,
Chron., I, 475 ds
Gdf. Compl.); 1659 spéc. dans l'expr. d'une exhortation pressante, d'un ordre (
Molière,
Les Précieuses ridicules, XV:
Vite, qu'on leur ôte jusqu'à la moindre chose); 1671 avec un impér.
allez vite, venez vite (
Pomey);
3. id. avec un inf. « en mettant peu de temps à accomplir une action »
parler vite (
ibid.); 1649
au pu vite (
La Gazette des Halles ds
Quem. DDL t. 38); 1678
au plus vite (
La Fontaine,
Fables, VII, 11); spéc.
a) 1538
qui va vite en besongne « rusé » (
Est.,
s.v. verto, versutus); 1640
aller vite en besongne « être expéditif » (
Oudin Curiositez);
b) 1636 « en prenant trop peu de temps, à la légère »
estre un peu bien vite à juger; aller vite (
Monet, p. 970a);
c) 1771 mus. « à un rythme accéléré » (
Trév.); 1782 en parlant des battements du cœur (P.
de Laclos,
Les Liaisons dangereuses, lettre 6 ds
Œuvres, éd. L. Versini, 1979, p. 22). Orig. obsc. Peut-être d'un rad. onomat.
vist- exprimant un mouvement rapide, subit (
FEW t. 14, p. 533a).