TZIGANE, TSIGANE, adj. et subst.
Étymol. et Hist. 1. 1826 géogr. subst.
tsigane (M.
Ancelot,
Six mois en Russie, let. XXX, juill., pp. 269-270 ds
Quem. DDL t. 16); 1861 adj. (Th.
Gautier,
Esquisses de voy., Le Volga. De Tver à Nijni Novgorod, III, in
Le Moniteur universel, 17 nov., 1627, col. 1,
ibid.: airs et chœurs
tsiganes); 1866
chanson tzigane (
Id.,
Voy. en Russie, t. I, ch. X, p. 226,
ibid.);
2. 1872 ling. subst. masc. sing.
tzigane (
Littré). Nom d'un peuple nomade, vivant de petits métiers, originaire du nord de l'Inde, et répandu en Europe aux
xve-
xvies. après de longs périples à travers le Proche-Orient (v.
Mythol. 1981),
cf. en m. fr. les différentes formes du mot:
cigain xves. ds
Dauzat, s. réf.;
cingre ca 1530 ds
R. Ling. rom. t. 47, p. 463;
singuane (ital.
singuani) 1553,
cingle 1556,
cingane ca 1579,
cingari 1628,
zingane, zingre 1637,
ibid. t. 45, p. 249 où ces mots font réf. à l'Égypte, pays que l'on croyait alors berceau de ce peuple, ou sont associés à
bohêmien et
égyptien. En raison des réf. géogr. des 1
resattest. (
supra), plutôt qu'à l'all.
Zigeuner « tzigane », ou hongr.
czigany «
id. » (
NED), le mot a dû être empr. au russe
tsigan' «
id. » − a. russe
cygane plur. 1558, m. bulg.
aciganin' − lui-même empr. au m. gr. τ
σ
ι
́
γ
γ
α
ν
ο
ς, plus anc. α
̓
τ
σ
ι
́
γ
γ
α
ν
ο
ς «
id. » littéral. « qui ne touche pas » qui se rattacherait au m. gr. α
̓
δ
ι
́
γ
γ
α
ν
ο
ς « hérétiques vivant surtout en Phrygie et Lyaconie » fin
viiies., v.
Vasmer t. 3, p. 294,
cf.
α
̓
θ
ι
́
γ
γ
α
ν
ο
ς ds
Liddell-
Scott, dér. avec α
̓- privatif de θ
ι
γ
γ
α
́
ν
ω « toucher à ».