TROUBLE1, adj.
Étymol. et Hist. A. 1. a) Déb.
xiies.
truble « se dit d'un liquide qui n'est pas limpide » (
St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 646);
b) 1580
cristal trouble (B.
Palissy,
Disc. admir., p. 363);
2. a) 1376
le tans est trouble « brumeux, nuageux » (
Modus et Ratio, éd. G. Tilander, 70, 17);
b) ca 1450-65
id. fig. (
Charles d'Orléans,
Rondel de Jehan Caillau, éd. P. Champion, t. 2, p. 306);
c) 1539
voir trouble « ne pas voir distinctement » (
Calvin,
Institution chrétienne, éd. J. D. Benoît, L. II, chap. VIII, 4, p. 136);
d) 1665
avoir la vue trouble « confuse, indistincte » (
Molière,
Dom Juan, II, 1).
B. 1. 1150-70 « troublé, confus, inquiet (de l'esprit) » (
Jeu Adam, éd. W. Noomen, 842);
2. 1283 « qui n'est pas clair, que l'esprit ne peut appréhender avec netteté ou certitude » (
Philippe de Beaumanoir,
Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, 1675, p. 358, var. ms. E, G, H, J, K: (paroles)
troubles);
3. 1579
lieu trouble (
Larivey,
Jaloux, éd. Viollet-le-Duc, II, 6). Mot issu apr. métathèse du
-r du lat. pop. *
turbulus (
cf. le lat.
turbulare > fr.
troubler*, le roum.
turbure et des formes dial. ital.), réfection du lat.
turbidus « troublé, agité, bouleversé, désemparé », d'apr.
turbulentus « agité, en désordre », « turbulent, remuant, facétieux ».