TRIBUNE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1231 archit. relig. (
Les Pelerinaiges por aler en Iherusalem ds
Itinéraires à Jérusalem, éd. H. Michelant et G. Raynaud, Genève, 1882, p. 93: Empres la
tribune, de costé le maistre autel [du Saint-Sépulcre], dessuz monte Calvaire est la colompne); déb.
xves.
trebune (
Céremonial des consuls, Arch. Montpellier, éd. A. Montel ds
R. Lang. rom. t. 6, p. 78), attest. isolées;
b) 1667 (doc. ds J.-J.
Guiffrey,
Comptes des bâtiments du roi sous le règne de Louis XIV, t. 1, p. 134);
2. 1615
tribune aux harangues « lieu élevé d'où les orateurs grecs et romains haranguaient le peuple sur la place publique » (J.-P.
Camus,
Homélie des trois fléaux ds
Homélies des États Généraux, éd. J. Descrains, p. 261); 1694 « lieu élevé d'où un orateur s'adresse à ses auditeurs » (
La Bruyère,
Les Caractères ds
Œuvres, éd. G. Servois, t. 2, p. 171); spéc. 1789 désigne la tribune d'une assemblée législative (
Le Moniteur, t. 2, p. 392);
id. au plur. désigne les galeries d'où le public peut suivre les débats d'une assemblée législative (règlement de l'Assemblée Constituante, 29 juill. d'apr.
Brunot t. 9, p. 768);
3. 1787 [date de l'éd.] au fig. « moyen par lequel on exprime publiquement des idées, des doctrines » (
Marmontel,
Élémens de littérature et Rhétorique ds
Œuvres, t. 10, p. 105: L'éloquence n'a plus de
tribune; mais la chaire en est une encore pour cette morale sublime qui rend plus pure et plus touchante la sainteté de ses motifs); 1794 (
Condorcet,
Esq. tabl. hist., p. 117: On a vu s'établir une nouvelle espèce de
tribune [les livres imprimés], d'où se communiquent des impressions moins vives, mais plus profondes). Empr. à l'ital.
tribuna, att. au sens 1 dep. la 1
remoit. du
xvies. (S.
Serlio ds
Tomm.-
Bell.), lui-même empr. au lat. médiév.
tribūna «
id. » (dep. 914 ds
Du Cange; att. dans les domaines ital. et cat.); 1 a représente deux empr. directs à ce lat. médiév. qui est une altér. du lat.
tribūnal (
tribunal*) par substitution de finale,
-ūna étant plus fréq. que -
ūnal en lat. Le sens 2 a subi l'infl. sém. du lat.
tribūnal. Voir
FEW t. 13, 2, pp. 254b-255.