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TRÈS, adv.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 placé devant un adj. ou un autre adv. pour marquer le superl. abs. (Alexis, éd. Chr. Storey, 547); 2. 2emoit. xiiies. devant un nom empl. comme adj. ou devant une loc. à valeur adj. (Gaufrey, 292 ds T.-L.); 3. ca 1225 dans des loc. verb. d'état comp. de avoir et d'un subst. (Gautier de Coincy, Mir. Vierge, éd. V. F. Koenig, II Mir 26, t. 4, p. 269: J'ai si tres soif); 4. ca 1450-65 empl. dans les réponses avec ell. de l'adj. ou de l'adv. (Charles d'Orléans, Rondeaux ds Œuvres, éd. P. Champion, t. 2, p. 347); 5. 1668 devant un subst. (Racine, Plaideurs, II, 4); 6. 1715 s'emploie devant un part. à valeur verbale de passif (A. Lesage, Gil Blas, éd. M. Bardon, t. 2, L. XII, ch. VIII, p. 336, éd. Garnier 1962). Du lat. trans « au delà de, par-delà », « par-dessous, de l'autre côté de », qui pouvait comme préverbe avoir le sens de « de part en part, complètement » d'où son empl. comme adv. superl. passé très tôt en a. fr. Très est parfois encore prép. en a. fr. et jusqu'au xvies. au sens de « jusqu'à, dès, depuis, auprès, derrière... » (v. Gdf., T.-L. et FEW t. 13, 2, pp. 197b-199) et a formé de nombreuses loc. tres puis, tres or, etc.