TOURMENT, subst. masc.
Étymol. et Hist. A. 1. 2
emoit.
xes. « torture, supplice; vive douleur physique » (
Saint Léger, éd. J. Linskill, 12: Et Ewruins, cil Deu mentiz Que lui [Lethgier] a grand
torment occist; 173); fin
xes. (
Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 66);
2. 1150-60 « vive douleur morale » (
Thomas,
Tristan, fragm., éd. B. H. Wind, ms. SN
1, 216: A sun mal quert tel vengement Dunt il doblera sun
turment);
ca 1200 spéc. celle causée par l'amour (
Chastelain de Couci [?],
Chans., éd. A. Lerond, XIII, 30: Ne m'i lessiez morir a tel
torment!);
3. 1541 « souffrance physique, infirmité » (
Bible en françois, Anvers, Ant. de La Haye,
Matth. IV,
N.T., fol. 2 b: les malades qui estoient detenuz de langueurs et
tourmens divers); 1600
le tourment des dents (O.
de Serres,
Theatre d'Agriculture, Paris, Jamet Métayer, VI, XV, p. 620).
B. 1. Ca 1100 « orage, tourmente, tempête » (
Roland, éd. J. Bédier, 1423: En France en ad mult merveillus
turment: Orez i ad de tuneire e de vent, Pluies e gresilz desmesureement);
2. a) 1130-40 « instrument de torture » (
Wace,
Ste Marguerite, éd. E. A. Francis, ms. A, 521: Cevals fust uns
tormens estoit U on en cevalcons seoit);
b) av. 1274 [ms.
xiiies.] « machine de guerre » (
Grandes chron. de France, IV, 3, éd. J. Viard, t. 2, p. 10: les
tormenz et les engins pour les murs craventer).
C. 1150-60 « ce qui est source d'ennuis, de tracas » (
Thomas,
op. cit., ms. T
1, 100: Ele a le cors, le cuer nel volt: C'est un
turment dont ele se deut). Du lat.
tormentum « machine de guerre à lancer les traits; treuil; instrument de torture; torture »; fig. « tourment, souffrance ».