TOTEM, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1609
Aoutem « représentation concrète d'un être, espèce animale ou végétale, parfois chose, qui incarne l'esprit des ancêtres et sert d'emblème à une famille, une tribu, ou une nation » (
Lescarbot,
Hist. de la Nouvelle-France, éd. 1866, III, 658/683 ds
Fried. 1960, p. 622); 1833
totem (Th.
Pavie,
La Hutte de l'Indien ds
Annales romantiques, p. 121 d'apr. A.
Weil ds
Fr. mod. t. 13, p. 285);
2. a) 1794
totem « être, espèce animale ou végétale, ou chose qui incarne l'esprit des ancêtres chez les Indiens d'Amérique du Nord » (trad. J.
Long,
Voy. chez différentes nations sauvages de l'Amérique septentrionale, an II, 164 ds
Höfler Anglic.); 1872
totem (
Littré);
b) 1896-97 p. ext. à d'autres peuples (E.
Durkheim,
La Prohibition de l'inceste, p. 2 ds
Rey-
Gagnon Anglic.);
c) 1917 « animal ou objet emblématique d'une personne ou d'un groupe » (L.
Daudet,
loc. cit.). Empr. à un dial. algonquin du Nord, les formes
totam, puis
totem étant empr. par l'intermédiaire de l'anglo-amér. où elles sont respectivement att. dep. 1791 (J.
Long) et 1809 (A.
Henry), v.
NED Americanisms et
DAE. Ces formes sont prob. dues aux types algonquins portant la marque du poss. tels que
kit-otem « ton clan » ou
ot-oteman « son clan » (v.
Fried., p. 622).