TORCHON, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1174-78 « coup (qu'on donne) » (
Etienne de Fougères,
Manières, éd. R. A. Lodge, 1103); 1836
coup de torchon « lutte à coups de poings » (
Henry,
Chanson ds
Larch. 1865, p. 312);
2. a) fin
xiies. « bouchon de paille, de foin servant en particulier à s'essuyer le derrière » (
Audigier, éd. O. Jodogne, 53);
xiiies. « bouchon de paille, de foin » (
Vie des Pères, Ars. 3641, f
o4c ds
Gdf.,
s.v. tourçon);
b) 1680 « petite natte de paille que l'on place sous les pierres taillées, pour protéger les arêtes » (
Rich.);
3. a) ca 1330 « morceau de grosse toile servant à différents usages » (
Girart de Roussillon, éd. E. B. Ham, 2401);
ca 1393 «
id. » (
Ménagier, éd. G. E. Brereton et J. M. Ferrier, II, 195);
b) ca 1700
fait comme un torchon « vêtu malproprement » (
Fénelon, t. XIX, p. 5 ds
Littré); 1718
torchon « femme très malpropre » (
Ac.); 1873 « prostituée de bas étage » (
Zola,
Ventre Paris, p. 666);
4. 1798
le torchon brûle, le torchon brûle entre eux « il y a entre eux un sujet de discorde » (
Ac.). Dér. de
torcher*; suff.
-on*;
cf. aussi pour le sens 1, le m. fr.
recevoir la torche « être battu » (
ca 1450,
Arnoul Greban,
Mystère de la Passion, éd. O. Jodogne, 3769); 4 dér., à l'aide du suff.
-on*, de
torche* « flambeau ».