TOMATE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. Bot. masc.
Tomate désigne le fruit 1598 Mexique (J.
de Acosta,
Hist. nat. et mor. des Indes, tant Or. qu'Occ. [trad. de l'esp. par R. Regnault], fol. 168b ds
König, p. 205), attest. isolée; 1672
salade de Pomates [
sic], à Ségovie (A.
Jouvin,
Le Voyageur d'Europe, t. 2, p. 141 ds
Reinh., p. 31); 1718
Tamati cité comme mot étranger (
Voy. de Corn. Le Brun par la Moscovie, en Perse et aux Indes Or. [trad. du néerl.], t. 1, p. 338 ds
König, p. 205); 1743
Tomatas, Algérie (
Voy. de M. Shaw, M. D., dans plus. prov. de la Barbarie [trad. de l'angl.], t. 1, p. 289,
ibid.); 1765
tomate désigne le fruit et la plante (
Encyclop.);
2. a) 1861 désigne une couleur rouge orangé (
Chevreul,
Moyen déf. et nommer coul., p. 349);
b) 1866 p. métaph. (
Pommier,
Paris, p. 291: Quelles tournures de bâtons [les Anglais]! Et quelles faces aux
tomates); 1875
plus rouge qu'une tomate [d'une jeune fille] (
Feuillet,
Mariage monde, p. 6);
3. 1901 « absinthe additionnée de grenadine » (
Bruant); 1953 « mélange de pastis et de grenadine » (
Vialar,
loc. cit.),
cf. perroquet. Empr., d'abord par l'intermédiaire de l'esp.
tomate (dep. 1532,
Sahagun ds
Fried.;
cf. 1580, texte esp. de
Acosta,
ibid.), puis par celui de diverses trad., au nahuatl
tomatl, peut-être dér. de la racine
tomau « croître, pousser » (v. R.
Loewe ds
Z. vergl. Sprachforsch. t. 61, pp. 95-96); la forme
Tamati (
supra 1718) s'explique prob. par une double assim. (v.
FEW t. 20, p. 82a).
Tomate a remplacé dans ce sens
pomme d'amour (dep. 1549,
Est.), encore att. dans le Midi de la France, et
pomme dorée,
pomme d'or (
cf. ital.
pomodoro; v.
FEW t. 9, p. 155a et 159b, note 25).