TIGRE, TIGRESSE, subst.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1160
tigres salvages (
Eneas, éd. J. J. Salverda de Grave, 1801); 1230 [ms.
xiiies.] fém.
tygre aïree (
Gaidon, éd. F. Guessard, 139); fin
xiiies. [ms.] fém. (
Hist. univ., Bibl. nat. fr. 20125, fol. 1129 ds
Gdf. Compl.); 1379 [ms.] masc.
un tingre (
Livres Roi Modus, éd. G. Tilander, § 212, 28); 1546
jalous comme un Tigre (
Rabelais,
Tiers livre, éd. M. A. Screech, XXVIII, 159, p. 202); 1553
tigresse (
Ronsard,
Livret de folastries ds
Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 5, p. 56, 49);
b) empl. adj.
α) déb.
xviies. « digne d'un tigre »
tigre courage (D'
Aubigné,
Poés. div., sonn. 12 [III, 252] ds
Hug.);
β) 1690 « tacheté comme un tigre »
cheval tigre (
Fur.);
2. 1640 fig.
tigre « homme cruel, inhumain » (
Corneille,
Horace, II, 7:
Tigres, allez combattre [en parlant des Horace et des Curiace]); 1667
tigresse en parlant d'une belle cruelle (
Molière,
Pastorale comique ds
Œuvres, éd. M. Rat, t. 2, 1956, p. 188);
3. 1680 entomol.
tigre [du poirier] (
Rich.);
4. 1830 « petit groom [en raison de sa tenue bariolée] » (
Balzac,
Œuvres div., t. 2, p. 163). Empr. au lat.
tigris, -is et
-idis (gr. τ
ι
́
γ
ρ
ι
ς, τ
ι
́
γ
ρ
ι
δ
ο
ς masc. et fém. « tigre », « tigresse ») masc. (en prose) et fém. (en poésie);
tigresse est dér. de
tigre*; suff.
-esse*.