THÉ, subst. masc. Étymol. et Hist. A. 1. 1648 thé « plante d'origine chinoise introduite dans la pharmacopée » (G. Patin, Lettres, éd. P. Triaire, t. 1, p. 568); 1653 Tay « plante utilisée par les Chinois sous forme de boisson par infusion des feuilles » (P. de Rhodes, Divers voyages, p. 49 ds Arv., p. 472); 1657 le Tha, ou le Thé désignant la boisson ( Le Favre, Lettre au Procureur de la Province de France, Paris, E. Martin, 1662, p. 9); 1680 cette boisson consommée par goût et pour ses vertus médicinales (M mede Sévigné, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 2, p. 839); 1696 fleur de Thé, Thé impérial, thé voüi (Le Père L. Le Comte, Nouveaux mémoires sur l'état présent de la Chine, t. 1, pp. 462 et 463); 1704 Thé verd, Thé noir, Thé voui ou bouy, The rouge ou Thé Tartare ( Trév.); 2. 1751 « repas, réunion ou réception où l'on sert du thé » (ici, en Angleterre) ( Prévost, Lettres angloises, t. 1, 1 repart., p. 79); 1757 prendre le thé (ici, en France) ( Diderot, Le Fils naturel ds
Œuvres compl., éd. J. Assézat, t. 7, p. 26); 1779 « réception mondaine où l'on sert du thé (en France) » (M mede Genlis, Dangers du monde, I, 9 ds Théâtre à l'usage des jeunes personnes, t. 1, p. 423); 1920 thé dansant ( Proust, Guermantes 1, p. 192); 3. 1844 « service à thé » ( Le Moniteur de la mode, 20 févr., p. 106 ds Quem. DDL t. 16); cf. 1700 cabaret à thé (Ph . de Dangeau, Journal, t. 7, p. 74). B. P. ext. 1. 1751 « herbe utilisée à la manière du thé » Cassine ou thé de la mer du Sud ( Encyclop. t. 2, p. 747a); ca 1770 « id. » thé de Suisse (J.-J. Rousseau, Confessions, V ds
Œuvres compl., éd. B. Gagnebin et M. Raymond, t. 1, p. 177); 2. 1858 thé de foin ( Chesn. t. 2); 3. 1872 thé de viande ou de bœuf ( Littré). C. 1. a) 1821 p. anal. de parfum rose-thé ( Observateur des modes, 4 eannée, 10 avr., n o20, p. 160; cf. Desportes, Rosetum gallicum ou énumération des espèces de roses, Le Mans, 1828 ds Roll. Flore t. 4, p. 259); 1861 rosier thé ( Chevreul, Moyen déf. et nommer coul., p. 458); b) 1880 rose thé « de la couleur de la rose thé » ( Zola, Nana, p. 234); cf. aussi Goncourt, Journal, 1869, p. 499: ciel couleur de rose-thé; et note 2: jaune d'une rose thé; 2. 1862 couleur thé ( Hugo, loc. cit.); 1881 vert de thé (E. de Goncourt, Mais. artiste, t. 1, p. 205); 1885 thé « couleur de thé » ( Hugo, Alpes et Pyr., p. 81). Empr., par l'intermédiaire des Hollandais, sous la forme the des textes en lat. ( cf. Ph. Morisset, Praeside an The chinensium menti confert? Thèse, Paris, 1648), au malais teh ou à la forme du sud de la Chine té corresp. au chinois tcha, cette forme té étant empl. par les Chinois d'Amoy qui apportaient le thé dans les régions bordant la mer de Chine méridionale (v. Arv., pp. 470-474, König 1939, p. 202, NED, s.v. tea et FEW t. 20, p. 111b). Le chinois tcha a donné des formes telles que ciaa et chia att. dès 1589 et 1603 ( Arv., loc. cit.). Au sens A 2 thé est empr. à l'angl. dont la forme tea est att. dans cet empl. dep. 1738 ( NED) sans désigner spécialement la prise de thé de fin d'après-midi telle qu'elle a été pratiquée par la suite (v. five o'clock étymol.), cet empl. a connu un tel succès pour désigner des réceptions en fr. que l'angl. a empr. le mot fr. thé pour désigner ce genre de réception, appelée normalement tea-party (1788 ds NED Suppl.2).
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