TERMINER, verbe trans.
Étymol. et Hist. A. Trans.
1. 1155
terminer mal (à qqn) « souhaiter du mal (à quelqu'un) » (
Wace,
Brut, 6869 ds
Keller, p. 130a);
ca 1175 « déterminer, établir, fixer, décider » (
Chronique Ducs Normandie, 9950 ds T.-L.);
2. a) ca 1245 « achever, finir » (
St Auban, éd. R. Atkinson, 1845);
b) 1745 « mettre la dernière main à, achever par des finitions » (
Bosse,
Maniere de graver, 70);
c) ca 1485 « arriver au bout de, parvenir à la fin de la durée de » (
Mistere Viel Testament, éd. J. de Rothschild, t. 5, p. 273, v. 42764);
d) 1706
terminer par « finir (quelque chose) au moyen de (quelque chose qui constitue l'élément final) » (
Crébillon,
Idoménée, V, 5);
3. a) ca 1245 part. passé
terminé « auquel il a été mis fin » (
St Auban, 1021);
ca 1370
id. (
Oresme,
Trad. des Ethiques d'Aristote, éd. A. D. Menut, p. 333);
b) 1559
terminer « mettre un terme à, finir, faire cesser » (
Amyot,
Trad. Vies des hommes illustres de Plutarque, Sylla, 48 ds
Littré);
c) 1784 empl. abs. « en finir » (
Restif de La Bret.,
La Paysane pervertie, t. 2, p. 35);
4. 1541 « délimiter dans le temps » (
Calvin,
Institution de la religion chrestienne, II, X, 18, éd. J.-D. Benoît, t. 2, p. 211); 1660
terminé « de durée de vie limitée » (
Pascal,
Pensées, éd. L. Lafuma ds
Œuvres compl., Seuil, 1963, p. 589, col. b);
5. a) av. 1558 « délimiter, borner dans l'espace » (
Mellin de St-
Gelais,
Œuvres compl., éd. P. Blanchemain, t. 1, p. 177);
b) 1696 « délimiter précisément, marquer, tracer nettement » (L.
Le Comte,
Nouveaux mémoires sur l'état present de la Chine, p. 324, 391 et 393);
6. 1610 « constituer la fin, être le dernier élément de » (
Deimier,
L'Académie de l'art poétique, p. 24); 1610
mots [
...]
terminez en ent, terminé par (
Id.,
ibid., p. 25 et 45);
7. 1615 « faire aboutir, réaliser » (J.-P.
Camus,
Homélies des États généraux, éd. J. Descrains, p. 252).
B. Intrans.
1. ca 1200 « en finir avec sa maladie, guérir » (
Escoufle, éd. H. Michelant et P. Meyer, 2410 ds T.-L.);
xives. « en finir avec la vie, mourir » (
Prière Théophile, v. 10, éd. A. Scheler ds
Z. rom. Philol. t. 1, p. 248);
ca 1485 « finir, s'achever » (
Mistere Viel Testament, éd. J. de Rothschild, t. 5, p. 290, v. 43122);
2. 1579 « avoir une certaine forme à son extrémité, une certaine terminaison »
terminer en (H.
Estienne,
Précellence du Langage fr., éd. E. Huguet, p. 46); 1588
id. terminer par (
Montaigne,
Essais, II, 17, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 650);
3. 1604 « s'achever, arriver à un point terminal ou une limite (dans l'espace) » (
Montchrestien,
Reine d'Ecosse, Tragédies, éd. Petit de Julleville, p. 99 ds
IGLF).
C. Pronom.
1. a) 1580 « s'achever, arriver à sa fin » spéc., ici,
se terminer en « s'achever en passant à l'état de » (
Montaigne,
op. cit., II, 12, p. 602);
b) 1588
se terminer par « se terminer avec la forme de » (
Id.,
ibid., III, 10, p. 1011);
c) 1610
se terminer par « avoir pour élément final » (P.
Deimier,
op. cit., p. 26);
d) 1654
se terminer en « avoir pour terminaison » (
Guez de Balzac,
Dissertations critiques, Œuvres, 1665, t. 2, p. 588);
e) 1684
id. « avoir à son extrémité la forme de » (
Nouv. dict. du voyageur, fr.-all.-lat. [Choüet] ds
Quem. DDL t. 21);
2. 1623
se terminer à « aboutir à, conduire à, arriver au résultat de » (F.
Garasse,
La Doctrine curieuse des beaux esprits de ce temps, p. 913);
3. 1751
id. « aboutir (dans l'espace) » (
Diderot,
Lettre sur les sourds et muets, éd. P. H. Meyer, p. 62). Empr. au lat.
terminare « borner, limiter, clore, finir ».