SUFFRAGE, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) 26 oct. 1289
suffrages d'oroisons « prières » (
Cartulaire de Notre-Dame de Voisins, éd. J. Doinel, n
o34,
Tiltre pour la rente de Bloys, p. 35); 1374
suffrages « prières » (A. N. K 50, pièce 10 ds
Gdf. Compl.);
b) 1532 spéc.
menus suffrages « certaines oraisons de dévotion particulière » (
Rabelais,
Pantagruel, éd. V.-L. Saulnier, chap. XI, p. 83);
2. 2
emoit.
xives.
menuz suffrages « choses sans importance, bricoles » (
Guillaume de St André,
Bon Jehan, 2810, éd. E. Charrière ds
Cuvelier,
Chron. de Bertrand Du Guesclin, t. 2, p. 514); 1461-69
suffraige « petite chose, quelque chose » (
Farce de Maistre Pathelin, éd. R. T. Holbrook, v. 67);
3. ca 1330
suffraiges plur. « secours, aides » (
Girart de Roussillon, éd. E. B. Ham, 6071 et 6315); 1376
aide ou souffrage « aide, contribution » (
Charles V,
Ordonnances des rois de France, t. 6, p. 186);
4. ca 1355
suffrage « expression du vote ou des votes lors d'une élection » (
Bersuire,
Tit. Liv., B. N. 20312 ter, f
o12 v
ods
Gdf. Compl.) ; 1765
suffrage universel « vote à l'unanimité » (
Diderot,
Lettres à Sophie Volland, t. 2, p. 49); 1828 « droit de vote attribué à tous les citoyens » (
Guizot,
Hist. civil., leçon 13, p. 21);
5. 1548 « adhésion, avis favorable, approbation, soutien » (Th.
Sebillet,
Art poëtique françoys, éd. F. Gaiffe, 164 ds
IGLF). Empr. au lat.
suffragium, -ii « vote, expression d'une voix, droit de vote » et en lat. médiév. « aide, soutien » d'où « soutien financier, tribut » et « intercession d'un saint auprès de Dieu » d'où « prière » (
Nierm.).