STATION, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) α) 1170 « lieu où l'on se fixe » (
Livre des Rois, éd. E. R. Curtius, p. 4);
β) 1812 bot. « lieu où croît spontanément et d'une manière habituelle une espèce de plante donnée » (
Mozin-
Biber t. 2);
b) α) 1690 « lieu où l'on se place pour faire des observations » (
Fur.);
β) 1877 « établissement de recherches scientifiques »
stations agronomiques (
Lar. 19eSuppl.);
γ) 1880 téléph. (G.
Bell ds
Ann. chim. et phys., t. 21, p. 399); 1911 radio (
Branly ds
Almanach Hachette, 1912, p. 21);
2. ca 1190
estacïons « pause, arrêt qu'on fait dans un parcours » (
Renart, 8706, éd. M. Roques); d'où
a) 1761 « lieu où l'on s'arrête, où les voitures stationnent » (J.-J.
Rousseau,
La Nouvelle Héloïse, I, 65 ds
Littré); 1827
station du chemin de fer (
Sganzin,
rapport cité ds
Wexler, p. 85);
b) 1680, 22 mars « lieu où l'on s'arrête, qu'on visite » (M
mede Sévigné,
Corresp., éd. R. Duchêne, t. 2, p. 880); 1865
stations thermales, stations d'été, stations d'hiver (
Littré-
Robin);
3. a) fin
xiies.
estacion « visite d'églises, d'autels désignés pour y faire certaines prières » (
Sermons St Bernard, 123, 32 ds T.-L.); 1631
faire ses stations (F.
De Bassompierre, Journal, p. 48);
b) ca 1240
estaciun « office d'une solennité particulière célébré pendant les grandes fêtes religieuses » (
Miracles de la Sainte Vierge, IX, 128, éd. H. Kjellman);
c) 1810 « arrêts de Jésus, pendant la montée au Calvaire » (
Chateaubr.,
Martyrs, t. 3, p. 49); p. ext. 1846 « chacune des images représentant cette montée » (
Baudel.,
Salon, p. 155);
4. a) ca 1500 « mouillage, rade » (
Le Baud,
Hist. de Bret., c. 1 ds
Gdf. Compl.);
b) 1773 « certaine étendue de mer assignée à des vaisseaux pour y établir une croisière pendant un temps fixé » (
Bourdé de La Villehuet,
Manuel des marins); 1797
flottes en station (
Voy. La Pérouse, t. 4, p. 50);
c) 1823 « ensemble des bâtiments qui sont en station » (
Las Cases,
Mémor. Ste-Hélène, t. 1, p. 28);
5. 1671 astron. (
Rohaut,
Traité de Physique ds
Trév. 1704);
6. 1800 « action de se tenir debout » (
Bonald,
Essai analyt., p. 229). Empr. au lat.
statio « fait de demeurer droit, immobile » d'où « résidence », et dans la lang. milit. « poste, faction », lang. mar. « mouillage, port », dans la lang. impériale « résidence d'un fonctionnaire »; en lat. chrét. « lieu où se tiennent les Chrétiens, réunion », « jeûne », dér. de
stare (v.
statif).