SPHÈRE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1150 astron.
espere « chacune des régions sphériques sur lesquelles sont situés les différents astres, et entre lesquelles se partage l'espace céleste » (
Roman de Thèbes, éd. Raynaud de Lage, 4959); 1404
esperes celestes (
Christine de Pisan,
Le Livre des fais et bonnes meurs du sage roy Charles V, éd. S. Solente, t. 2, p. 18);
b) 1269-78
espere « astre, en tant que corps brillant et merveilleux » (
Jean de Meun,
Roman de la Rose, éd. F. Lecoy, 16917);
c) α) 1382
espere « représentation de la sphère céleste » (
Philippe de Maizieres,
Songe du vieil pelerin, éd. G. W. Coopland, t. 1, p. 606);
β) 1572 « globe terrestre » (
Bref et sommaire recueil de L'Entrée de Charles IX à Paris ds
Havard t. 4);
2. a) 1269-78
espere « solide limité par une surface dont tous les points sont équidistants du centre (en parlant d'un astre) » (
Jean de Meun,
op. cit., 19099); 1380
spere (
Roques t. 2, 11638);
b) 1611
sphere « petit objet quelconque, ayant au moins approximativement la forme sphérique » (
Cotgr.);
3. a) 1656, 10 avr. « limites qui bornent certaines choses morales » (
Pascal,
Provinciales, VI, éd. L. Lafuma, p. 393);
b) 1688 « domaine circonscrit à l'intérieur duquel s'exerce l'action de quelqu'un » (
La Bruyère,
Des Ouvrages de L'esprit, éd. G. Servois, t. 2, p. 76);
c) 1690 phys. « espace dans lequel se manifeste un certain phénomène »
sphère d'activité (
Fur.). Empr. au lat.
sphaera, déjà chez Caton au sens de « boule, boulette », usité surtout dans la lang. philos. au sens de « sphère céleste », lui-même empr. au gr. σ
φ
α
ι
̃
ρ
α « balle, ballon, globe, sphère, etc. ».