SONDER, verbe trans.
Étymol. et Hist. A. 1. 1382 « mesurer la profondeur de l'eau au moyen d'une sonde`` (
Le Compte du Clos des galées de Rouen, éd. Ch. Bréard, p. 51), attest. isolée; av. août 1477 (
Jean Molinet, Le Naufrage de la Pucelle ds
Faictz et dictz, éd. N. Dupire, t. 1, p. 87);
2. 1556 « chercher à connaître la nature de quelque chose, notamment en frappant dessus » (
Saliat, Herod., IV, f
o117 r
o, éd. 1556 ds
Gdf. Compl.);
3. 1690 « enfoncer une sonde dans quelque chose (un terrain, des aliments...) pour en examiner la nature ou la qualité » (
Fur.);
4. 1690 « enfoncer une sonde dans quelque chose pour vérifier s'il n'y a rien de caché » (
ibid.).
B. 1. 1549 « examiner par l'esprit afin de connaître » (
Du Bellay, Deffence et Illustration de la lang. fr., éd. H. Chamard, p. 107);
2. 1552 « examiner (ici, le cœur, l'âme) pour connaître les secrets de, les sentiments » (
Ronsard,
Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 4, p. 24, vers 1); 1669
sonder les cœurs et les reins (
Bible Amsterdam, Elzévier, Ps. VII, vol. I, f
o285 v
o, verset 10); 1557 « pénétrer l'esprit de (une personne), examiner les pensées, les opinions de » (
O. de Magny, Souspirs, éd. Courbet, 98 ds
IGLF);
3. 1553
sonder le gué au fig. (
Id., Les Amours, 80,
ibid.); 1704
sonder le terrain au fig. (
Regnard, Folies amoureuses, I, 5);
4. 1556 « éprouver, mesurer » (
Ronsard, op. cit., t. 8, p. 294, vers 11).
C. 1552 « s'enfoncer dans, plonger dans » (
Id., ibid., t. 3, p. 206, vers 406); 1909 absol. « plonger à la verticale » (en parlant d'une baleine) (
Coupin, loc. cit.).
D. 1563 méd. « explorer ou désobstruer une cavité du corps au moyen d'une sonde » (
Ronsard, op. cit., t. 11, p. 127, vers 196).
E. 1708 « fouiller pour prendre quelque chose » (
Regnard, Légataire universel, 347 ds
IGLF).
F. 1958
fraction sondée « fraction (de population) interrogée pour un sondage d'opinion » (
Romeuf t. 2, p. 1044). Soit dér. de
sonde*, soit issu d'un lat.
subundare « plonger » att. vers le
ixes. dans les gl. tironiennes (
Diez, 299;
REW3, 8406;
EWFS2; v.
FEW t. 17, p. 271b), mais cette hyp. a été contestée à cause de l'absence d'attest. d'une forme d'a. fr.
soönder attendue (
L. Spitzer ds
Z. rom. Philol. t. 43, p. 596) et du peu de probabilité qu'un terme de mar. qui s'est répandu dans l'aire méditerranéenne à partir du fr. (à l'orig. de l'esp., cat. et port.
sonda) soit d'orig. lat. et non nord. (
FEW loc. cit.,
Cor.-
Pasc.).