SEUIL, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1170
suil « pièce de bois ou dalle de pierre au bas de l'ouverture d'une porte » (
Rois, éd. E. R. Curtius, I, V, 4, p. 12); 1176
suel (
Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 2251); en partic. 1552 « endroit par où on pénètre » ici « entrée du port »
le cap au seuil (
Rabelais, Quart Livre, éd. R. Marichal, ch. XXII, ligne 15);
2. déb.
xiiies.
soil « châssis d'une fenêtre » (
Raoul de Houdenc, Vengeance Raguidel, 2127 ds T.-L.), attest. isolée;
a) 1392
suez « pièce formant la partie inférieure d'une ouverture et sur laquelle vient s'appliquer l'élément mobile » ici « pièce de bois au fond de l'eau sous la porte d'une écluse » (6 mai,
Chirogr., A. Tournai ds
Gdf. Compl.);
b) 1886 océanogr. (
Loti, Pêch. Isl., p. 252);
c) 1906 géogr. (
Pt Lar.);
d) 1907 « levée de terre destinée à défiler le sol du champ de tir des coups de plein fouet » (
Nouv. Lar. ill.);
3. 1630 [éd.] « limite marquant le passage à un état différent »
sueil de la mort (
D'Aubigné, Méditation sur les Psaumes ds
Œuvres compl., éd. E. Réaume de Caussade, t. 2, p. 167);
4. a) 1865 psychol.
seuil de la conscience (ds
Année sc. et industr., 1866, p. 332); 1908
seuil différentiel (ch.
Lalo, Esthét. mus. sc., p. 64);
b) 1904 physiol.
seuil de l'excitation (
Nouv. Lar. ill.);
c) 1924 biol.
seuil d'excrétion du sucre (
Legendre ds
Nouv. Traité Méd. fasc. 7, p. 417). Du lat. d'époque impériale
solea « sandale, garniture de sabot », et à basse époque « sorte de plancher » influencé pour le genre et le sens par
solum, v.
sol.