SECRÉTAIRE, subst.
Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1330 « confident » (
Girart de Roussillon, 42 ds T.-L.);
2. 1370 « personne dont la fonction est de rédiger des lettres pour le compte d'une autre personne » (
Miracles de N.-D., éd. G. Paris et U. Robert, XXIX, 1232); spéc. 1370, nov.
secrétaire et notaire [
du roi] « officier qui signe les lettres expédiées en chancellerie » (
Ordonn. des rois de France, 3
erace, t. 5, éd. Secousse, p. 327); 1413 a. fribourgeois
secroitere de la ville (doc., Arch. Fribourg ds
Gdf. Compl.); 1559, 3 avr.
conseiller du roy, secrétaire d'estat et de ses finances (
Traité de paix entre la France et l'Espagne, Arch. Hte-Garonne, B 1905, fol. CCIX v
o);
3. 1690 « manuel contenant des modèles de lettres »
le Secrétaire de la Cour (
Fur.).
B. xives. « lieu où sont déposées des choses précieuses » (
Vie de St Evroul, éd. F. Danne, 4076: vont au
secretaire, Ou erent tuit le saintuaire. Si ont tost ouverte [...] Ou les reliques reposoient de saint Evroul); 1745 Marseille « meuble où l'on serre des papiers, des valeurs » (
Inv. du card. de Belzunce ds
Havard t. 4, col. 930).
C. 1775 « oiseau dont la huppe rappelle la plume que les secrétaires placent derrière l'oreille » (
Valm. t. 8, p. 19,
s.v. sagittaire). A empr. au subst. b. lat.
secretarius: mil.
ves.
secretarius sacri consistorii « secrétaire à la cour » (
Blaise Lat. chrét.); au Moy. Âge « confident, conseiller privé » (
viiies. ds
Nierm.), « secrétaire, scribe confidentiel » (
xiiie,
ibid.). Le titre de
secretaire d'estat serait, d'apr. E.
Pasquier (1607,
Rech. de la France, Paris, Laurent Sonnius, VII, 13, p. 991), la trad. du titre esp. [
secratario de Estado, Al.] venu à la connaissance des Français lors de la signature du traité de Cateau-Cambraisis (
supra). À l'orig. de B, le subst. lat.
secretarium « lieu retiré », à basse époque « salle d'assemblée des juges; tribunal, prétoire » (déb.
ives. ds
Blaise Lat. chrét.), « sacristie » (fin
ive-déb.
ves.,
ibid.); l'empl. adj. est relevé fin
vies. « retiré » en parlant d'un lieu (
ibid.), de là, le m. fr.
lieu secretere « lieu où s'assemblent les échevins d'une ville » (1373 ds
Gdf.). B est relevé dès 1230 sous la forme adaptée
segreier subst. « chambre retirée » (
ca 1230,
Péan Gatineau, St Martin, 1355 ds T.-L.).