SAIN1, SAINE, adj.
Étymol. et Hist. A. 1. 1130-40 « dont l'organisme est en bon état, indemne » (
Wace, Ste Marguerite, éd. E. A. Francis, 643); 1130-40
sein e sauf (
Id., ibid., ms. M, 714);
2. a) ca 1145 « débarrassé de tout mal, guéri » (
Id., Conception N.-D., éd. W. R. Ashford, 1694);
b) 1170-83 « qui n'est pas malade, en bonne santé » ici, empl. subst. (
Id., Rou, éd. A. J. Holden, III
epart., p. 928);
3. a) ca 1150 « dont les facultés intellectuelles et morales sont en bon état » (
Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 5884); 1694
sains d'esprit (
F. Bernier, Abrégé de la philosophie de Gassendi, p. 452); 1732
saine de corps et d'esprit (
Lesage, Aventures du chevalier de Beauchêne, p. 198);
b) ca 1165 (idée, conseil, opinion, etc.) « juste, raisonnable » (
Chrétien de Troyes, Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 90); 1610
saine raison (
H. d'Urfé, L'Astrée, t. 2, p. 551); 1662
saine doctrine (
Pascal, Pensées ds
Œuvres compl., éd. Lafuma, Seuil, 1963, p. 503, 26-330);
c) 1210 « moralement irréprochable » (
Bible Guiot, 1020 ds T.-L.);
4. a) ca 1165 « bon pour la santé, salutaire » (
Troie, 13053,
ibid.);
b) ca 1176 « qui ne présente pas de danger, sûr » (
Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 1718);
5. ca 1160 (d'une chose) « qui n'a pas subi de dommage, non dégradé » (
Eneas, 6711 ds T.-L.). Du lat.
sanus, -a, -um « bien portant, en bon état, sensé, raisonnable ».