SABLE2, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1170 « fourrure de zibeline »
mantiax gris, orlez de sables (
Chrétien de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 2286); 1176-81 (
Id., Chevalier à la charrette, même éd., 509);
2. ca 1245 hérald.
escut d'or à l'aigle de sable (
Philippe Mousket, Chron., 22036 ds T.-L.). Prob. empr. à l'a. b. frq. (
cf. m. néerl., m. b. all.
sabel), lui-même empr. au russe
sobol' « zibeline », le commerce de la fourrure entre le nord de la Russie, la Sibérie vers l'Europe occ. se faisant dès le haut Moy. Âge, par la Baltique et l'Allemagne. Il n'est pas impossible que les Vikings aient joué un rôle dans la diffusion de ces peaux vers l'ouest,
FEW t. 20, p. 49b; v. aussi
zibeline*. L'empl. du mot en hérald. s'explique par le fait que les boucliers, les écus étaient recouverts de fourrures de diverses couleurs; le sens de « noir » dans cet empl. s'explique par l'habitude prise de teindre en noir cette fourrure: propr. « couleur noire comme la zibeline », v.
A. G. Ott, Ét. sur les couleurs en voc. fr., Paris, E. Bouillon, 1899, pp. 31-32.