SALE, adj.
Étymol. et Hist. A. 1. a) 1176-81 « qui a perdu sa netteté » (
Chrétien de Troyes, Chevalier Lion, éd. M. Roques, 5197);
b) α) ca 1210 « mal tenu, qui se lave insuffisamment (d'une personne) » (
Dolopathos, 212 ds T.-L.);
β) 1874 p. ext. « qui salit ce qu'il touche, qui fait malproprement un travail » (
Goncourt, Journal, p. 1018);
c) 1968 « qui provoque d'importantes retombées radioactives (d'une bombe atomique) » (
Le Monde, loc. cit.);
2. 1611
gris sale (
Cotgr.; déjà
sale « gris, d'une teinte équivoque » apr. 1480,
Rec. Trepperel, Les Sotties, éd. E. Droz, XI, 161, p. 250).
B. 1. mil. du
xiiies.
pensee sale (
Contes dévots, I, 335 ds T.-L.);
2. 1690
âme sale (
La Bruyère, Caractères ds
Œuvres, éd. G. Servois, t. 1, p. 264).
C. 1. a) 1585 « digne de mépris » (
N. Du Fail, Contes et discours d'Eutrapel ds
Œuvres facétieuses, éd. J. Assézat, t. 2, p. 349: que ceux qui estoient vilains et
salles, soient nettoyez et purgez de tous vices);
b) 1888
sale gueule (
Courteline, Train 8 h 47, p. 174);
2. a) 1847
sale affaire (
Balzac, Cous. Pons, p. 316);
b) sale temps
α) 1858 au fig. (
Goncourt, op. cit., p. 459);
β) 1877 au propre (
Zola, Assommoir, p. 652). Du frq. *
salo « trouble, terne, sale »;
cf. a. h. all.
salo, m. h. all.
sal «
id. » (v.
FEW t. 17, pp. 14b-15a).