QUILLE1, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) 1288 jeux (
Jean de Journi, Dîme de pénitence, 2604 ds T.-L.);
b) 1690
comme un chien dans un jeu de quilles « de façon inopportune » (
Fur.);
2. 1455 « jambe » (
Procès des Coquillards ds
Sain. Sources arg. t. 1, p. 97); mil. du
xves.
trousser ses quilles « partir » (
Charles d'Orléans, Poésies, éd. P. Champion, t. 2, p. 334); 1846
jouer des quilles « s'enfuir » (
Intérieur prisons, p. 243);
3. 1746 « bande de parement qu'on met à une robe, le long de la couture du côté » (
La Morlière, Angola, p. 7, 14);
4. 1867 « bouteille mince et allongée » (
Gautier, loc. cit.);
5. 1895 « fille, fillette » (d'apr.
Esn.);
6. 1936 arg. milit. (d'apr.
Esn.). Empr. au m. h. all.
kegel, att. au sens 1 a (a. h. all.
kegil « piquet, poteau »), v.
Kluge20,
Duden Etymol. L'orig. des sens
5-6est obsc.: 6 pourrait être soit déverbal de
quiller « abandonner » (1899 d'apr.
Esn.), lui-même issu de
quiller* « remettre debout (les quilles abattues) », « laisser là », soit, de manière moins probable, déverbal de
quiller « partir vite » (1890 d'apr.
Esn.), issu de
jouer des quilles « s'enfuir » (1846,
supra),
cf. déjà
trousser ses quilles « partir » au mil. du
xves.