PRÉVÔT, subst. masc.
Étymol. et Hist. Ca 1135
prevost nom donné à divers officiers d'ordre civil ou judiciaire (
Couronnement Louis, éd. Y. G. Lepage, rédaction AB, 208); spéc.
ca 1260
prevost de Paris (
Étienne Boileau,
Métiers, éd. G.-B. Depping, p.207); 1350
Prevost des Marchans (ds
Ordonnances des rois de France, t.2, p.351); 1461
prevost des mareschaulx (
Villon,
Testament, éd. J. Rychner et A. Henry, 1833); de nos jours subsiste comme terme −eccl. 1288
prevoz de la salle «supérieur d'une école dépendant d'une église» (ds
Doc. relatifs au comté de Champagne et de Brie, éd. A. Longnon, t.3, p.77 N); 1300
prevost «chef du chapitre d'une église collégiale» (
ibid., p.131 I); −d'escr. 1616-20
prevost de sale «sous-maître d'escrime dans une salle d'armes» (
D'Aub.,
Hist., III, 215 ds
Littré); −milit. 1666 [date éd.] «officier chargé de connaître des cas criminels qui se produisent dans l'armée» (
Brant.,
Cap. fr., t.III, p.415 ds
La Curne); −d'arg. des prisons 1828
prévôt «détenu chef de chambrée» d'apr.
Esn.; 1832 (
Raymond: On appelle aussi,
Prévôt, celui qui dans les prisons, comme le plus ancien détenu, dirige les autres prisonniers dans leur conduite intérieure). Du lat.
praepositus «chef, officier», également att. en b. lat. aux sens de «chef (dans l'Église)» dep. déb.
iiies. ds
Blaise Lat. chrét., «chef d'une communauté de clercs ou de moines, supérieur, abbé» dep. déb.
ves.,
ibid., «chef de monastère, mais sous l'autorité d'un abbé» dep.
ves.,
ibid. et «officier exerçant des fonctions judiciaires» 501-523 ds
St. Scoones,
Les Noms de quelques officiers féodaux, p.31, en lat. médiév. «officier public» 801 ds
Nierm., «magistrat communal» 1114,
ibid. et «doyen d'une gilde marchande»
ca 1050,
ibid.; part. passé subst. de
praeponere «placer devant, mettre à la tête», comp. de
prae «devant» et
ponere «poser, placer». Pour l'évol. sém. v.
St. Scoones,
op. cit., pp.29-43. Une var.
propositus est à l'orig. de la forme a. fr.
provost usuelle au Moy. Âge et encore att. au
xviies.