PRÉVARIQUER, verbe intrans.
Étymol. et Hist. 1. 1432, 29 mai «s'écarter (de la loi divine)»
prévariquer contre la loy divine (ds
Isambert,
Rec. anc. lois fr., t.8, p.766);
2. 1549 «être de connivence avec la partie adverse; manquer à son devoir» (
Est.). Empr. au lat.
praevaricari, proprement «marcher de travers, dévier» (de
varicus «qui écarte les jambes», dér. de
varus «cagneux»); à l'époque class. «s'écarter de la ligne droite en labourant» (d'où le verbe fr. de même sens, 1552,
du Pinet,
Pline, XVIII, 19 ds
Gdf. Compl.), «(en parlant d'un juge, d'un avocat) être de connivence avec la partie adverse»; dans la lang. eccl. «violer, transgresser, trahir» (spéc.
pactum Domini; fidem...,
iii-
ives.
Tertullien;
Vulgate ds
Blaise Lat. chrét.)
. Cf. la forme demi-sav;
prevariier «s'écarter de la loi divine» (1
remoitié
xiies.,
Ps. Oxford,
Ps. Cambridge ds T.-L.).
Cf. également dès le
xiiies., l'a. prov.
prevaricar de «dévier de» (
xiiies.), trans. «violer, transgresser» (
ibid.), intrans. «s'écarter de son devoir» (
ca 1470 ds
Levy Prov.).
Cf. encore fin
xives. part. prés. subst. «celui qui manque à son devoir» (
Eustache Deschamps,
OEuvres, VIII, 98, 3 ds T.-L.:
prevaricat), ainsi que l'a. fr.
prevariqueresse, v.
prévaricateur.