PROPHÈTE, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) Fin du
xes. «dans la Bible, homme qui, inspiré par Dieu, parle en son nom pour faire connaître ses volontés et leurs manifestations futures» (
Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 27);
b) ca 1170
faux prophète «personnage biblique qui induit le peuple en erreur» (
Rois, éd. E. R. Curtius, p.158); 1694
faux prophète «celui qui se trompe dans ses prédictions» (
Ac.);
c) 1269-78
prophete de malaventure «celui qui prédit des choses funestes et désagréables» (
Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 5946); 1668
prophète de malheur «
id.» (
La Fontaine, Fables, I, 8 ds
OEuvres, éd. H. Régnier, t.1, p.83);
2. ca 1100 «personnage important qui annonce l'avenir par voie de conjecture» (
Roland, éd. J. Bédier, 2255);
3. 1429 «celui qui annonce des événements à venir (en général)» (
Journal d'un bourgeois de Paris, éd. A. Tuetey, p.236);
4. 1672
le Prophète «Mahomet, pour les musulmans» (
Racine, Bajazet, III, 2 ds
OEuvres, éd. P. Mesnard, t.2, p.518). Empr. au lat. chrét.
propheta «devin qui prédit l'avenir; prophète» (
Blaise Lat. chrét.), gr. π
ρ
ο
φ
η
́
τ
η
ς «interprète d'un dieu; celui qui transmet la volonté des dieux; celui qui annonce l'avenir». En a. fr., le mot est souvent du fém., v. T.-L.,
Gdf. Compl.