POUTRE, subst. fém. Étymol. et Hist. Fin xiiies. le poutre ( Walter de Bibbesworth, Traité sur la langue fr., 944 ds T.-L.); 1385 une poultre (doc. Arch. nat. MM 31, fol. 1 v ods Gdf. Compl.). Empl. métaph. (cf. bélier, chevalet, chèvre, chevron, sommier,...) de l'a. fr. poutre, subst. fém. «jeune jument» ( ca 1180 Proverbe au vilain, éd. A. Tobler, 264: juene poutre), «poulain» subst. masc. (1216 Guillaume le Clerc, Fergus, 12, 33 ds T.-L.), encore relevé dans divers dial. ( FEW t.9, p.530a), tiré, par apocope du suff. dimin., du subst. fém. * poutrelle «jeune jument» (d'où le masc. a. fr. poutrel «poulain», ca 1150 poitrel, Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 4711; ca 1160 poltrel, Eneas, 3935 ds T.-L.), lui-même issu du subst. fém. b. lat. pŭltrella «jeune jument» ( Capitulare de villis, §§ 14 et 65). Pŭltrella serait issu de * pulĭtrella, dimin., faisant fonction de fém. [ cf. puer, puella], du subst. masc. b. lat. pŭllĭtru «jeune cheval», d'abord adj. ( Varron, De re rustica, 3, 9, 9: potius vetulis quam pullitris [ sc. gallinis]) puis subst. ( vies. Loi salique ds Nierm.), FEW t.9, pp.531b-533b. D'apr. Lat. Gramm., I, 5 eéd., 1963, p.220, pŭllĭtru serait issu du pullus «petit d'un animal» d'apr. vĕtŭlus «un peu vieux»: * pŭllĕtŭlus, * pŭllĭtulus, * pŭllĭtlus, d'où * pŭllĭtrus par dissimilation. D'apr. M. Niedermann, Contribution à la critique... des gl. lat., p.30, il serait dér. de pullus à l'aide du suff. dont est formé porcetra «truie qui n'a mis bas qu'une fois» (en faveur de cette 2 ehyp., REW36825, EWFS2). Au terme de son évol. sém., poutre au sens de «longue pièce de bois» a évincé l'a. fr. tref, lat. trabs, trabis «poutre» ( travée*), v. K.J. Jud ds Arch. St. n. Spr. t.120, 1908, pp.72-95.
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