POIDS, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1165 « qualité de ce qui est pesant » (
Benoît de Ste-Maure,
Troie, éd. L. Constans, 1236 : un drap outremarin qui ses set
peis valeit d'or fin);
b) 1681
tomber de tout son poids (
Bossuet,
Hist., III, 6 ds
Littré);
2. ca 1170 « charge, quantité » (
Chrétien de Troyes,
Erec et Enide, éd. M. Roques, 1542 : ses peres [...] d'avoir a molt petit
pois);
3. a) 1197 fig. (
Helinant,
Vers de la mort, XXXII, 3 ds T.-L. : Morz poise tout
a juste pois);
b) 1285 « morceau de métal d'une pesanteur déterminée servant à peser; appareil servant à peser » (Texte de Champagne ds
Bevans);
c) mil.
xves.
poydz du roy (
Journal d'un bourgeois de Paris, éd. Tuetey, p. 377);
d) ca 1485
poiz ne mesure (
Mistère du Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 13317); 1718
deux poids deux mesures, v.
mesure;
4. a) 1370 « influence, importance » (
Oresme,
Ethiques, éd. A. D. Menut, t. 1, p. 137);
b) fin
xives.
sur mon pois « à ma charge » (
Eustache Deschamps,
Œuvres, éd. Queux de St Hilaire, t. 9, p. 62);
5. 1872 « catégorie où l'on range un athlète d'après son poids » (
Pearson :
poids légers [de jockeys]);
6. 1896
poids lourd « automobile de grande taille » (
La France automobile, 2 ds
Fr. mod. t. 43, p. 53);
7. 1896 « épreuve d'athlétisme » (v.
Lagorce, Parienté,
La Fabuleuse hist. des Jeux Olympiques été-hiver, 2
epart., chap. 1, p. 42). Du lat.
pensum « ce qu'une chose pèse » et en partic. « poids de laine à filer distribué aux servantes » (d'où « tâche à faire »), supin de
pendere « suspendre » d'où « peser », la forme
poids étant due à un rapprochement secondaire avec
pondus « poids »; à rapprocher de 4 b l'a. fr.
sor (encontre, dessus, outre) le pois de « malgré (quelqu'un) » (
Wace,
Brut, éd. I. Arnold, 12420 − mil.
xives., v. T.-L.).