PITIÉ, subst. fém.
Étymol. et Hist.1. Ca 1050
pietét «sentiment de compassion» (
Alexis, éd. Chr. Storey, 440);
ca 1100
pitet (
Roland, éd. J. Bédier, 825); 1306 (
Joinville,
Vie de St Louis, éd. N. L. Corbett, p.145: grant
pitié estoit d'oïr brere les gens); fin
xives. (
Froissart,
Chroniques, éd. G. Raynaud, t.X, p.219: che estoit une
pités de veoir...);
2. 1666
regarder en pitié «considérer avec du mépris mêlé d'une vague compassion» (
Molière,
Misanthrope, II, 4, éd. H. de Bouillane de Lacoste, t.4, p.41); 1729
quelle pitié! (
D'Olivet,
Hist. Acad., t.2, p.203 ds
Littré). Du lat.
pietas proprement «piété (envers les dieux, les parents)», «sentiment du devoir» (dér. de
pius «pieux [sens sacré et profane]»), qui a évolué pour signifier dès l'époque impériale «clémence, sentiment de bonté miséricordieuse (de l'empereur)», d'où «sentiment de compassion» dans la lang. des Chrétiens et «bonté, charité».