PARANGON, subst. masc.
Étymol. et Hist.A. xiiies. masc. anglo-norm.
paragone «pierre de touche (?)» (
Lapidaire de pierres gravées, 2
eversion, XXXIII et XXXV ds
Anglo-norman lapidaries, éd. P. Studer et J. Evans, p.292).
B. 1. xves. au fém.
paragonne «modèle, type accompli» (
Chansons du XVes., éd. G. Paris, p.104, CVII, 4); 1489-94 au masc.
paragon (O.
de Saint-
Gelais, Sejour d'honneur, éd. J. A. James, 47); 1504
parangon (J.
Lemaire de Belges, La Couronne margaritique ds
OEuvres, éd. J. Stecher, t.3, p.105);
2. 1538 joaill. «pierre particulièrement belle» (doc. ds
Comptes des bâtiments du roi, éd. L. de Laborde, t.2, p.241: un
parangon de turquoise);
3. 1540
parangon «chose comparable» (lettre du 2 févr. ds
Négociations de la France dans le Levant, éd. E. Charrière, t.1, p.466); 1546
en paragon «en comparaison» (
Rabelais, Tiers Livre, éd. M. A. Screech, chap. 27, p.194);
4. 1562 typogr. (doc. d'Anvers ds
Wolf (L.)
Buchdruck, p.117);
5. 1611
parangon, paragon «pierre de touche» (
Cotgr.). Empr. à l'ital.
paragone, att. au sens de «pierre de touche» dep. fin
xiiies. (
paragono, Cecco Angiolieri d'apr.
DEI;
paragone dep. le
xives.), «modèle» dep. 1516 (l'
Arioste), «comparaison» dep. déb.
xvies. (
Castiglione ds
Tomm.-
Bell.), déverbal de
paragonare «comparer; éprouver avec la pierre de touche» (dep.
xives.,
Pétrarque d'apr.
DEI), du gr. π
α
ρ
α
κ
ο
ν
α
ν «aiguiser» (v.
DEI et
Cor.-
Pasc.); le subst. gr. médiév. π
α
ρ
α
κ
ο
́
ν
η (
Bl.-
W.1-5,
EWFS2,
FEW t.7, p.619a) ne semble pas att. La forme
parangon est empr. à l'esp.
parangón (att. dep. 1517,
Torres Naharro d'apr.
Cor.-
Pasc.; lui-même empr. à l'ital.
paragone) plutôt qu'à l'ital.
parangone qui ne semble pas att. anciennement;
Tomm.-
Bell. met en doute l'authenticité de cette forme chez Le Tasse, et
DEI donne la forme ital.
parangone comme empr. à l'esp.