NUIT, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. Fin
xes.
la noit «temps qui s'écoule du coucher au lever du soleil» (
Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 193);
ca 1050
nuit (
Alexis, éd. Chr. Storey, 75); 2
emoitié du
xes.
et noit e di «nuit et jour, continuellement» (
St Léger, éd. J. Linskill, 195);
ca 1170
nuit e jor (
Marie de France, Lais, Yonec, éd. J. Rychner, 222);
2. 1606
passer la nuit (à boire, etc.) (
Nicot); 1694
il ne passera pas la nuit «d'un malade qui va mourir» (
Ac.); 1774
passer une nuit blanche (M
meDu Deffand, Lettre à H. Walpole, t.IV, p.384 ds
Pougens ds
Littré);
3. 1160-74
de noit «pendant la nuit» (
Wace, Rou, éd. A. J. Holden, III, 3676); 1510
travailler ... de nuyt (P.
Gringore, La Coqueluche ds
OEuvres, éd. C. d'Héricault et A. de Montaiglon, I, 191); 1959
être de nuit (
Rob.);
4. 1655 «plaisir amoureux pris pendant la durée d'une nuit» (
Molière, L'Étourdi, IV, 3);
5. 1874 «prix d'une nuit à l'hôtel» (
Lar. 19e).
B. 1. Fin
xes. «obscurité» (
Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 310);
2. 1604
la nuict du tombeau «la mort» (
Montchrestien, Aman, éd. P. de Julleville, p.257);
3. 1611 «ténèbres, aveuglement physique et moral» (M.
Régnier, Plainte ds
OEuvres, éd. G. Raibaud, p.246); 1669 «condition obscure» (
Racine, Britannicus, II, 3);
4. 1621 «tableau qui représente une scène de nuit» (R.
Francois, Merveilles de nature, 313, 314);
5. 1682
la nuit des tems (
La Fontaine, Belphégor ds
Contes et Nouv., éd. P. Clarac, II, p.244). Du lat.
noctem, acc. de
nox «nuit», «repos de la nuit», «obscurité», «nuit éternelle, ténèbres».