MÉTIS, -ISSE, adj.
Étymol. et Hist. 1. xiiies. [ms.]
mestis «qui est fait moitié d'une chose, moitié d'une autre» (
Digestes, ms. de Montpellier, 47, fol. 116a ds
Gdf. Compl.);
2. 1288 «de basse extraction» (
Jacquemard Gielée, Renart le Nouvel, éd. H. Roussel, 5197: li mondes est ...
mestis);
3. 1338 «engendré de deux espèces (d'un animal)» (
Raimon Vidal, Chace as médisance, 61 ds T.-L.: chien
mestis); 1377 «
id.» (
Gace de La Buigne, Roman des Desduis, éd. Å Blomqvist, 9000: chien
mestis); 1669
métis (
Widerhold Fr.-all.); 1754 subst. «animal engendré de deux espèces» (
Buffon, Hist. nat., t. 11, p.365);
4. a) 1559 [éd.]
mestif «dont la mère est d'un autre peuple que le père (chez les Grecs)» (
Amyot, Vie des hommes illustres grecs et romains, f
o76 v
o)
b) 1615 adj. et subst.
metice, cité comme mot indigène «personne née d'un homme blanc avec une Indienne, ou inversement» (
Pyrard, Voyage, t. 2, p.60 et 61 ds
Arv., p.341); 1617
metice «
id.» (
Mocquet, Voyages en Afrique, Asie, Indes Orientales et Occidentales, p.47,
ibid.). Du b. lat.
mixticius «né d'une race mélangée» (
cf. Blaise Lat. chrét. et
TLL); dér. de
mixtus, part. passé de
miscere «mêler, mélanger», v.
méteil. La prononc. du
s final s'explique par l'infl. des formes
metice, mestice, cour. au
xviie-
xviiies. (
cf. Arv., pp.341-342) et qui sont prob. une adaptation du port.
mestiço «sang mêlé» (
xives. ds
Mach.3) ou de l'esp.
mestizo «
id.» (1600 ds
Autoridades 1734) qui remontent également au b. lat.
mixticius. La forme
me(s)tif, me(s)tive, en usage du
xvies. au
xviiies. (v.
FEW t. 6, 2, p.195a) est issue de
mestif, par substitution de suff. L'a. prov. connaît
mestiz, adj. «de basse extraction, de sang mêlé; mauvais, vil», dès la 1
remoitié du
xiies. (
cf. M.
Pfister, Lexikalische Untersuchungen zu Girart de Roussillon, p.568) et comme subst. «bâtard de basse extraction» (1180,
Girart de Roussillon, éd. W.M. Hackett, 1757).