MOU, MOL, MOLLE, adj. et subst. masc.
Étymol. et Hist. A. Adj
1. ca 1150 «de consistance non dure»
terre mole (
Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 5015);
2. a) ca 1170 «doux, confortable» (
Chrétien de Troyes,
Erec et Enide, éd. M. Roques, 693);
b) 1174-76 «qui est dit avec ménagement» (
Guernes de Pont Ste Maxence, St Thomas, 3362 ds T.-L.);
c) ca 1190 (vent) «doux, faible, non agressif» (
Renard, éd. M. Roques, VIII, 7361);
d) ca 1200 (la chair) «tendre, fragile» (
Simon de Freine, St Georges, 1126 ds T.-L.);
e) 1690 (
Fur.: On dit aussi du langage, qu'il est
mol et affecté, quand on choisit certains mots doucereux, et quand on les prononce d'un ton languissant et effeminé);
3. a) ca 1200 «faible, sans caractère ferme, lâche» (
Poème moral, 85d ds T.-L.);
b) 1
erquart
xiiies. «trop souple, manquant de fermeté» (
Reclus de Molliens, Charité, 36, 7,
ibid.);
4. 1587 «qui a le caractère de la mollesse ou porte à la mollesse»
mols plaisirs (
Lanoue, Discours politiques et militaires, p.210 ds
Littré).
B. Subst.
1. 1324
mol de la jambe (
Arch. JJ 62, f
o92 r
ods
Gdf.);
2. 1393 «poumon (d'un animal de boucherie)» (
Ménagier, II, 126 ds T.-L.);
3. 1640 (
Oudin Curiositez, p.351: l'un veut du
Mol l'autre du dur);
4. 1821 (
Will.: Mou. Portion lâche d'une manoeuvre: on dit: donner du
mou; larguer, mollir, diminuer la tension à volonté). Du lat.
mollis, -e «mou, souple».