MONUMENT, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) Fin
xes. «tombeau» (
Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 351: Dunc lo pausen [Jesum] el
monument O corps non jag anc a cel temps),
Rich. 1680 qualifie le mot de ,,poétique ou de la prose sublime``,
Ac. 1694-1798 note que dans ce sens ,,il n'est guère d'usage dans le discours ordinaire``;
b) 1534 «document écrit» (
Rabelais, Gargantua, chap.56, éd. R. Calder et M. A. Screech, p.312);
c)1636 «ouvrage d'architecture ou de sculpture qui transmet un souvenir à la postérité» (
Monet, p.371b:
Monument. Chose dressée pour la mémoire future); 1653 (
Vaugelas, Quinte Curce, Vie et actions d'Alexandres le Grand, III, éd. A. Courbé, p.223: En cette contrée, le temps avoit éffacé plusieurs
monumens que les Poëtes ont tant celebrez. On y mostroit encore la place où estoient les villes de Lyrnesse et de Thèbes); 1690 (
Fur.: Les Pyramides d'Égypte, le Colisée sont de beaux
monuments de la grandeur des Rois d'Égypte et de la République Romaine); 1832
Comité des Monuments historiques d'apr.
Lar. 20e); 2. 1855 [d'une oeuvre littér.]
monument d'orgueil et d'humilité (
Sand, Hist. vie, t.1, p.8). Empr. au lat.
monumentum (de
monere au sens de «faire penser, faire se souvenir») «tout ce qui rappelle le souvenir, spéc. le souvenir d'un mort: monument commémoratif, monument funéraire, tombeau; monument écrit; marque, signe de reconnaissance». De la var. anc.
monimentum, la forme
moniment (
Passion, 31 au sens de «sépulcre»; seulement en a. fr., très rare); de la confusion avec
munimentum «rempart, protection», signalée ds
TLL,
s.v. monumentum, 1461, 54, la forme
munument (
Passion, 355, 422, également au sens de «sépulcre»).